« Mon livre sur “Le mot d’esprit et sa relation à l’inconscient” est un excursus jailli directement de l’Interprétation du rêve. Le seul ami qui prenait alors intérêt à mes travaux, m’avait fait remarquer que mes interprétations de rêves faisaient souvent un effet “spirituel”. C’est pour élucider cet effet que je me lançai dans l’investigation des mots d’esprit et trouvai que l’essence de ceux-ci tenait à leurs moyens techniques, que d’autre part ces derniers étaient les mêmes que les modes selon lesquels s’effectuait le “travail du rêve”, à savoir la condensation, le déplacement, la représentation par le contraire, par une chose toute petite, etc. À cela faisait suite une étude économique sur la question de savoir comment se constituait chez l’auditeur du mot d’esprit un gain de plaisir élevé. La réponse était : par la levée momentanée d’une dépense de refoulement à la suite de la séduction exercée par l’offre d’une prime de plaisir (plaisir préliminaire) » (Sigmund FREUD présenté par lui-même, [1925], Gallimard, Paris, 1984, p. 111-112).