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Société, Inondations

Le troisième ange sonna de la trompette…

… Et beaucoup d’hommes moururent par les eaux, parce qu’elles étaient devenues amères

Date de mise en ligne : jeudi 26 septembre 2002

Auteur : Christophe BORMANS

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Après les inondations à Vaison-la-Romaine en 1992, à Puisserguier en 1996, dans l’Aude en 1999, puis celles de la Somme et d’Amiens en 2001, puis plus récemment encore, de l’Est de l’Europe cet été et enfin " les intempéries qui ont fait 23 morts et un disparu dans le sud-est de la France " comme on dit dans les journaux, le grand embarras du politique et du monde scientifique, nous invite à un parallèle analytique. La cacophonie des débats n’est pas en effet, sans rappeler celle des moines, dans le film de J.-J. Anneau : " Au nom de la rose ". Ces moines qui, confrontés à la mort inexpliquée, préfèrent courir dans tous les sens et refouler la mort, plutôt que de découvrir le véritable meurtre. Après le deuxième crime, et dans l’affolement général qui règne dans l’enceinte du monastère, l’on peut entendre une voix déclamant les dixième et onzième versets du chapitre huit de l’Apocalypse de St Jean :
" Le troisième ange sonna de la trompette. Et il tomba du ciel une grande étoile ardente comme un flambeau ; et elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux. Le nom de cette étoile est Absinthe ; et le tiers des eaux fut changé en absinthe, et beaucoup d’hommes moururent par les eaux, parce qu’elles étaient devenues amères ".

" Disque-cours " courant et discours analytique

La première question sur laquelle s’ouvrent les débats sur les inondations est : à qui la faute ? Dans le champ du politique, l’on peut toujours, bien entendu, rejeter la faute sur les hommes politiques eux-mêmes, que l’on se complait à dépeindre comme mû par un narcissisme inégalable. Les hommes politiques participent eux-mêmes à ce discours, en ce qu’il n’en manque pas un qui ne rejette lui-même la faute sur son prédécesseur et ainsi de suite. Dans un champ plus sociologique, pourrait-on dire, il ne manque pas une bonne âme pour rejeter la faute sur ses propres concitoyens, pour déplorer leur manque de solidarité général, le lien privilégié qu’ils entretiennent aux médias, à la télévision, etc., bref, leur individualisme. Dans le champ scientifique, les experts et contres experts se renvoient d’abord indéfiniment la balle, avant de toujours finir par déplorer qu’ils ne sont pas écoutés des politiques : la boucle est bouclée, ou plutôt le disque se referme.

Ces réponses, ou plutôt ces questions, sont le lot habituel des discours qui ont pour principe de tourner en rond. C’est le " disque-cours " courant, fut-il soutenu par d’éminents politiques ou scientifiques.

La spécificité du discours analytique est d’y prendre une position qui permette à chacun, s’il souhaite le soutenir ou s’y engager, de se repérer par rapport à ce que J. Lacan a baptisé " objet a ". La psychanalyse n’a pas, en effet, d’autres ambitions que de permettre à chacun, au travers de ses propres transferts et résistances inconscientes, de se repérer par rapport cette petite lettre, à ce rien de l’existence humaine, qui nous rappelle que l’homme " n’est seulement pas le maître dans sa propre maison ", selon la célèbre expression de Freud [1]. Ce qui, se faisant, génère des effets bien plus bénéfiques et réels pour le sujet qui s’y engage, que tout autre relation, fut-elle thérapeutique, scientifique, voire spirituelle.

" L’objet a ", on le sait, est ce que Lacan pensait être son seul véritable apport à la théorie psychanalytique, encore que Freud avait déjà entrevu que le sein et les fèces pouvaient représenter cet objet, perdu à jamais par le petit d’homme, confronté qu’il est à la castration symbolique, c’est-à-dire à la mort. Cependant, ces représentations de " l’objet a " présentent le grand défaut d’être bien trop empruntes d’une clinique, dont la métaphore biologique a été bien vite récupérée par les éducateurs de toute obédience, la porte étant ouverte en ce qu’elles étaient calquées sur ce que chacun peut consciemment voire du développement de l’enfant qui, à des stades observables de son développement, doit en venir à se nourrir de solide et à apprendre la propreté.

Le pas de plus de Lacan est, justement, d’arracher ces représentations à l’imaginaire du corps et à leur redonner ainsi toute leur dimension symbolique. C’est en ce sens, qu’il a tenu à un moment donné de son enseignement, à nous représenter l’objet perdu sous une forme plus surprenante, notamment sous celle du regard et de la voix. La grande majorité des psychanalystes qui a suivi Lacan a su insister sur la première de ces représentations, le regard comme " objet petit a " [2]. Regard de la mère, à jamais perdu, et qu’une interprétation sauvage nous fait retrouver lorsque l’on rentre chez-soi le soir, et que l’on se place devant ce qui bouche ou obstrue cette perte, devant ce qui comme son nom l’indique lui fait écran, c’est-à-dire la télévision. Il semble néanmoins, aujourd’hui, que ce qui fait retour dans cette obturation de la perte, cet objet petit a, ce soit bien plutôt la voix. Et pour illustrer cet objet, Lacan ne faisait pas moins appelle au fameux Shofar juif, la corne de Bélier ou de bouc sauvage, " corrélatif des circonstances majeures, nous disait-il, de la révélation apportée à Israël " [3].

Le "Bouc émissaire" et le "porte-voix"

Car dans toute cette affaire, dans tous ces débats sur les inondations, il y a au moins un " bouc " en jeu - il y en a même plusieurs -, et d’abord un " bouc émissaire ", le ministre de l’Écologie et du Développement durable : Roselyne Bachelot. Tête de Turc des " Guignols de l’info " et du tandem " Ruquier-Miller ", elle attire à elle tellement de railleries, que l’on en vient à se demander, si l’on ne doit pas plus plaindre les arroseurs que l’arrosée.

Car lorsque l’on en est à se demander à qui la faute, et après avoir interrogés successivement les experts et les politiques et, surtout, après avoir posé cette question ô combien précieuse pour la science : n’aurait-on pas pu prévoir ?, l’on en vient finalement à cette question d’expérience : une fois déclarée, comment faire pour prévenir au plus vite les habitants ? Devant toute la complexité des plans prévus à cet effet, Roselyne Bachelot avance une piste qui, loin d’être stupide dans toute cette cacophonie, n’est finalement pas si dénuée de bon sens : en revenir au bon vieux " porte-voix " pour remplacer les services d’alerte que l’on accuse d’avoir mal " fonctionnés ". Est-ce bien une bourde, une stupidité, ou n’est-ce pas plutôt un lapsus qui donne à entendre ce que l’on souhaite refouler ?
Car rappelons que dans les faits, c’est bien en faisant sonner le Tocsin que l’on a concrètement averti la population, permettant ainsi à bon nombre d’habitants de pouvoir échapper à temps au désastre.

Le " porte-voix ", quelle rigolade, pense-t-on ! Cependant, c’est bien plus le retour du refoulé qui appelle à autant de raillerie ! Car ce " porte-voix " n’est pas sans rappeler cet " objet a " que Lacan évoquait dans son séminaire de 1963. Le son du Shofar, dont Theodor Reik, à qui Lacan emprunte l’analyse, ne nous dit pas moins qu’il représente la " voix " de Dieu lui-même, Yahvé. Or c’est bien au son du Shofar que Moïse, représentant du peuple élu, pourra monter sur le toit… Sur le toit du monde en l’occurrence dans la Bible, c’est-à-dire sur le Sinaï :
" Le troisième jour étant arrivé, sur le matin, comme le jour était déjà brillant, on commença à entendre des tonnerres et à voir briller des éclairs ; une nuée très épaisse couvrit la montagne, la trompette sonna avec grand bruit, et le peuple qui était dans le camp fut saisi de frayeur. Alors Moïse le fit sortir du camp pour aller au-devant de Dieu, et ils demeurèrent au pied de la montagne. Tout le mont Sinaï était couvert de fumée, parce que le Seigneur était descendu au milieu du feu. La fumée s’en élevait comme d’une fournaise, et toute la montagne était terrible. Le son de la trompette s’augmentait aussi peu à peu et devenait plus fort et plus perçant. Moïse parlait, et Dieu lui répondait " (Exode, chapitre 19).

Gageons que si le " porte-voix " de Roselyne Bachelot provoque autant de refoulement, c’est à ne pas manquer, " parce que le meurtre du père et tout ce qu’il commande, comme dit Lacan, est ce qui retentit comme un beuglement de taureau assommé qui se fait entendre encore dans le son du Shofar " (Lacan, L’Angoisse, 22 mai 1963).
Mais pourquoi mettre le meurtre du père et Dieu dans l’affaire ?

Le mot d’esprit de Roselyne Bachelot

Interrogée dans Libération du 24 septembre, sur la question de ses rapports avec les humoristes, Roselyne Bachelot répond par un mot d’esprit :
" Connaissez-vous cette histoire des trois petits garçons perdus dans la forêt ? Quand Dieu demande au premier ce qu’il veut, il lui répond : " Etre dix fois plus intelligent. " Dieu lui donne alors la connaissance de la forêt. Le deuxième dit : " Etre cent fois plus intelligent. " Dieu lui donne alors la connaissance du cosmos. Le troisième dit : " Etre mille fois plus intelligent. " Dieu en fait une femme... " (Interview de Catherine Coroller, Libération, mardi 24 septembre 2002).

Roselyne Bachelot a indéniablement raison de mettre Dieu dans l’affaire, n’en déplaise aux humoristes ! Pourquoi ? Parce qu’il y est déjà ! Bien entendu, si Roselyne Bachelot en fait appel au plus de symbolique, ce n’est elle aussi, que pour mieux en rire, c’est-à-dire le refouler [4], refouler la castration symbolique du lieu, justement, d’où elle se donne le mieux à voir : celui de la différence des sexes.
Libération n’en est pas moins à congratuler, puisque le même jour, le 24 septembre 2002, il recense comme une bourde un lapsus de Roselyne Bachelot, dans l’interview même que le journal lui accorde.

Le lapsus de Roselyne Bachelot

Libération dénonce comme bourde, le lapsus suivant que Roselyne Bachelot commet dans l’interview :
" Le service d’annonce des crues a très bien fait son travail, même s’il doit être renforcé et perfectionné, mais certains riverains n’y ont pas cru ".

Contrairement à Libération, il semble bien que les lapsus de Roselyne Bachelot tentent de faire passer un discours bien plus sincère que ses détracteurs voudraient le dénoncer. C’est bien là la spécificité de l’acte manqué et du lapsus, que Freud nous a appris à entendre à la lettre, comme une vérité profonde qui se donne à entendre au sein même du refoulement et du mensonge duquel il émerge.

Car dans toutes ces catastrophes dites " naturelles ", un signifiant se donne bien à entendre : " CRU ". Et il s’agit bien de cela : non seulement de croire, mais également du nouage entre le cru et le cuit, entre culture et nature, c’est-à-dire qu’il s’agit là d’un signifiant qui nous renvoie au symbolique et à notre rapport à la loi, à la Loi primordiale dit Lacan, en tant qu’elle nous permet, justement, de réconcilier notre culture d’avec la nature :
" La Loi primordiale est donc celle qui en réglant l’alliance superpose le règne de la culture au règne de la nature livré à la loi de l’accouplement. " [5]).
Or cette loi ne se donne pas à " entendre " lorsque la filiation est falsifiée, et que " la contrainte de l’entourage s’emploie à en soutenir le mensonge ", précise-t-il.

L’inceste

Car, en effet, la filiation se trouve bien, et dans une large mesure aujourd’hui, falsifiée, du fait même que la science présente pour unique ambition de refouler la mort. Il est bien dit ici " refouler ". Car que l’on puisse prolonger la vie, et même infiniment, ne veut pas nécessairement dire refouler la mort. Lorsqu’il est dit que la science tente de refouler la mort, nous voulons dire que, ce que la science nous laisse comme perspective, c’est que dans toute cette opération, on y gagnerait quelque chose ! Car que pourrait-on véritablement gagner à vivre plus longtemps, voire indéfiniment ? Ce que la science nous promet, c’est un plus de jouir, en ce que sans la mort, elle nous laisse entrevoir une perspective au sein de laquelle il n’y aura plus de génération ! Ce que la science nous fait miroiter, c’est que rien ne nous empêchera alors, de prendre sa mère pour épouse ! Il en découle, logiquement, que l’on nage tout simplement dans l’inceste, et il ne reste plus aux " maires sinistrés " de porter plainte contre X [6], et à leurs femmes d’accouchées sous la même lettre, celle de l’Inconscient (Ics), à défaut d’un quelconque rapport à la nomination, c’est-à-dire au verbe !

C’est bien là que le son du Shofar fait retour, car " c’est bien la confusion des générations qui, dans la Bible comme dans toutes les lois traditionnelles, est maudite comme l’abomination du verbe et la désolation du pécheur " [7].
Car dans toute cette histoire dans laquelle il n’est question que de refouler la mort " à qui mieux mieux ", c’est-à-dire pour mieux commettre l’inceste, le " porte-voix " nous rappelle que nul ne peut se substituer au Verbe et à la Nomination, bref : le " porte-voix " nous rappelle que c’est bien le meurtre du père qui se donne ici à entendre.

La symbolique des inondations

Les eaux et les inondations ont à cet égard une représentation bien précise dans l’inconscient. Il suffit d’ouvrir " L’Interprétation des rêves " de Freud, écrit rappelons-le en 1900, pour tomber sur la seule représentation imagée du Livre, hormis celui de l’appareil psychique. C’est justement une série de dessins représentant l’inondation de toute une ville, par un petit garçon qui est tout simplement en train de " faire pipi au lit ", comme on dit, alors qu’il rêve. Ce désir du rêve, cette symbolique urinaire de l’inondation, on le sait depuis Freud, n’est autre que l’ambition. Laquelle ? Seul le Christ a réussi à marcher sur l’eau ! Devant notre incompréhension, notre anxiété ou notre angoisse devant les inondations, c’est simplement notre folle ambition, la folle ambition de la civilisation de la science qui fait retour et qui nous regarde en face : l’ambition de se substituer à la loi symbolique primordiale, en tant qu’elle donne la vie et la mort, en tant que sa compréhension nous permet tout à la fois de séparer et de lier, harmonieusement, ce qui ne veut pas dire sans douleur, la vie et la mort.

La loi du Talion

L’inconscient est, à cet égard, intraitable. L’inconscient, c’est-à-dire le lieu de notre rapport à la loi, à la Loi de la Nomination, nous renvoie notre message sous forme inversée : " Tu as voulu pisser sur Dieu, Dieu te pisses dessus ! ".
Il faut comprendre, quand même, ce que cela veut dire la loi du Talion. Elle n’est pas à entendre au pied de la lettre, " œil pour œil, dent pour dent ", mais bien à comprendre comme ceci : ce que l’Inconscient, c’est-à-dire le lieu de notre rapport à la loi symbolique, nous renvoie, c’est notre propre message, notre propre désir refoulé, sous une forme inversée. C’est uniquement cela, que Ça veut dire, " œil pour œil, dent pour dent " [8]. C’est à entendre symboliquement et non d’une façon purement imaginaire ou narcissique.

Notre incapacité à comprendre - c’est-à-dire à " advenir à " -, ces catastrophes dites " naturelles ", est simplement notre inhibition, notre angoisse, notre anxiété ou, tout simplement notre " grand embarras " comme aimait à le dire J. Lacan, devant ce qui fait retour, grand embarras devant ce message qui nous revient sous une forme inversée : " Vous avez pissés sur la Loi, c’est maintenant la Loi qui vous pisse dessus ! ". Au " Nul n’est censé ignoré la loi " de la loi juridique consciente, répond dans l’inconscient, que nul n’échappe à sa propre confrontation à la loi symbolique de la parole, c’est-à-dire de la nomination, du Verbe.

Cas clinique

Je conclurai juste par petit un cas clinique que je suis autorisé à communiquer. Celui d’un garçon qui se rappelle qu’âgé de six ans, un jour de mois de juin, il rentrait de l’école avec un ami et, alors qu’ils s’apprêtaient tous les deux à se rendre au catéchisme, ils étaient tombés sur une " bouteille vide ", remplie d’un liquide jaune. Il faisait très chaud, ils avaient très soifs et cette bouteille les regardait fixement. À qui était-elle ? À un clochard, qui l’aurait abandonné là ? À un de leur prochain, qui lui aussi aurait eu soif, mais aurait oublié cette bouteille, comptant peut-être revenir la chercher, qui sait ? Tous les scénarios possibles défilaient dans leurs têtes. Et puis surtout, cette seconde question : qu’y avait-il dedans ?, du jus d’orange, capable de désaltérer et de procurer tout en même temps, un plaisir intense ? Bref, fallait-il la boire cette bouteille ? Cette question, bien qu’elle se posât en un éclair, se posa avec insistance. Ils l’ont bu ! Ils l’ont bu et " un fou rire terrible " les a pris. Pourtant sur le divan, le récit de l’anecdote semblait laisser perplexe. Soudain, le patient me dit : " On a bu la pisse de Dieu ! "

Notes

[1S. Freud, Introduction à la psychanalyse, [1916-1917], Payot, Paris, 1961, p. 266.

[2Séminaire de 1964 : Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Séminaire XI, Seuil, Paris 1973.

[3L’Angoisse, Séminaire 1962-1963, Leçon XIX du 22 mai 1963, Inédit.

[4cf. S. Freud, Le Mot d’esprit et sa relation à l’inconscient, [1905].

[5J. Lacan, " Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse ", Écrits, Seuil, 1966, p. 177.

[6" Des maires sinistrés du Gard portent plainte contre X ", Libération 24/09/02.

[7J. Lacan, " Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse ", Écrits, Seuil, 1966, p. 177.

[8cf. Gérard Haddad, L’Enfant illégitime, Desclée de Brouwer, Paris, 1996, p. 232 et suiv.

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