« La libido est pourtant combinée à une pulsion agressive et destructrice dès le stade oral. Ce qui est figuré par Ouranos. Le stade anal par sa fonction d’expulsion-rétention caractérise la figure de Chronos : il produit des enfants qu’il remet dans son ventre. Le stade phallique c’est enfin le règne de Zeus et le stade génital celui des Olympiens. Zeus étant le souverain suprême des dieux et des hommes.
– De sorte que, d’une certaine manière, nous avons été, et nous sommes toujours, tantôt Ouranos, tantôt Chronos, tantôt Zeus, sans compter tous les noms de la mythologie.
Quand nous étions petits, si nous avons bonne mémoire, nous étions immenses, comme le ciel étoilé. Nous étions l’époux de notre mère et nous lui faisions des enfants que nous refoulions au tréfonds de sa chambre, comme ses maris. Un jour elle eut marre de nous et de notre exclusivisme. Elle fit une serpe aiguisée qu’elle donna au plus jeune d’entre eux pour qu’il nous coupa les témoins. De notre sang naquit Aphrodite, les trois Erynies, les trois cyclopes, et les trois hécatonchires, géants aux cinquante têtes et aux cent bras - auparavant nous avions fait six Titans et six titanes. Telle fut notre première enfance. » (Guy Massat, L’inconscient et le Livre noir).