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Séminaire « L’Acte analytique »

Ça jacte en sous-a

Séance du mois de juin 2004

Date de mise en ligne : samedi 1er janvier 2005

Auteur : Paul PAPAHAGI

Mots-clés : , ,

Ça jacte en soi est l’intitulé que j’ai donné à mon exposé de ce soir. La jactance sous-a n’est pas acte même si un acte est sa condition, plutôt pensée en quête de sa cause.

Assurément si l’analysant ne peut pas penser la psychanalyse dans sa cure rien ne s’oppose à ce qu’il s’y essaie dans un lieu qui s’en écarte. Âne - à - liste ou sans, penser la psychanalyse sied bien à un petit groupe, “quartel”, qui n’écarte pas les interruptions. Que les non-analystes qui participent s’autorisent à nous faire part de ce qui leur vient, ce qui permettra aux analystes de rester en éveil.

Le corps qui reste corps, même après le trépas, ce dont témoignent les rites funéraires, le reste d’avoir incorporé le corps du Symbolique (incorporel en-soi), en somme le langage. Car c’est incorporée que “la structure fait l’affect”, nous dit Lacan dans Radiophonie. C’est bien le langage qui corpsyfie (avec y, i grec) et suivre la structure c’est suivre les effets du langage.

Le pousse-à-la-femme (je ne sais plus où Lacan en parle) caractérise la psychose. Freud faisait du déni un mécanisme psychotique pour, ensuite, le rencontrer dans la perversion. Et dans un méli-mélo sans nom dont sa démarche de pionnier nous a par ailleurs accoutumés, il croit reconnaître une homosexualité refoulée au cœur de la paranoïa. Les mémoires du Président Schreber, dont nous entretient depuis un certain temps notre ami Christophe, vont interpeller Freud de ce qu’elles contiennent sa théorie de la libido.

Ce qui semble se transmettre de Freud à Lacan c’est une distinction insuffisamment précisée entre le champ de la psychose et celui de la perversion.

Au cours de son enseignement Lacan sera amené à préciser plus avant cette distinction de sorte que sans trop le forcer une barre va couper le pousse-à./.. La femme.

Le Président Schreber débute sa psychose par une phrase que je cite de mémoire (Christophe pourra me rectifier) : “Comme il serait beau d’être une femme en train de s’accoupler”. Il dit bien une femme et non pas la femme. C’est bien du rapport sexuel qu’il n’y a pas dont il est là question.

Ailleurs le transsexuel mâle qui demande à corps et à cris de devenir une femme dans son corps, car dans son délire il l’est déjà, parle lui aussi d’une femme et non de La Femme.

Dans Télévision Lacan donne deux indications qui m’ont paru éclairantes.
 Première indication : La femme n’existe pas sauf à échouer dans le champ de la perversion. Il ne nous dit pas, je vous l’accorde, que le sujet pervers s’échine à faire exister La Femme, mais presque. La femme serait un mythe, une sirène de l’imaginaire masculin, comme Ulysse nous le démontre. Nous sommes côté jugement d’existence (cf Freud-Die Verneinung).
 Deuxième indication : “Une femme, nous dit Lacan, ne rencontre l’homme, qui existe lui, que dans la psychose.” Du pousse à la femme à la rencontre avec l’HOM - écriture que j’emprunte à Joyce le symptôme -, il y a eu son fameux “il n’y a pas de rapport sexuel”. La rencontre sexuelle entre une femme et son homme relève d’un réel, d’un défaut d’inscription qui la condamne à se répéter sans relâche. Je vous fais remarquer qu’en choisissant l’écriture LOM que je viens d’évoquer, Lacan la fait équivoquer avec l’on, par où ce savoir inconscient, sans sujet, se démontre. Donc le psychotique se donne pour tâche de faire qu’il y ait du rapport sexuel. C’est du fait de l’attribution phallique que rapport sexuel il n’y a pas. Nous sommes cette fois côté jugement d’attribution (cf Freud - Ibid). Là où le pervers dénie le "la femme n’existe pas", tout en sachant qu’il n’y a pas de rapport sexuel, le psychotique lui, pour qui la femme n’existe pas du fait de la forclusion de la fonction phallique va se faire fort de démontrer qu’il y a une écriture du rapport sexuel. Quant au névrosé, il se tient prudemment côté "je ne sais pas" jusqu’à ce que ça lui passe (ça ne leur arrive pas à tous).

Puisque je viens d’évoquer une psychose de femme, je ne résiste pas à la tentation de vous dire un mot sur la patiente de Lacan qui avait entendu cette voix d’injure : “Truie”.

Lacan s’avance à rebrousse poil du discours psychiatrique sur la paranoïa en nous disant qu’il s’agissait d’une personne charmante qui avait accepté la situation de présentation une dizaine de fois. Elle commence par faire allusion à l’injure qu’elle a entendu en passant à côté d’un sien voisin, homme marié qui avec sa femme constitue un couple de persécuteurs. Elle dit ne pas avoir été toute blanche dans l’affaire puisqu’elle avait dit quelque chose avant. Avec beaucoup de douceur, ce qui constitue une manœuvre transférentielle, Lacan arrive à ce que la patiente lui dise ce qu’elle avait dit avant et l’injure entendue. Il s’agit de la proposition : “Je viens de chez le charcutier” à quoi fait réponse “Truie”.

L’énonciateur de cette proposition reste indécidable, son caractère allusif ne saute pas aux yeux. Mais lorsque l’injure éclate elle va éclairer le je grammatical qui se trouve être la patiente.

Je reviens sur l’allusion. La mère de la patiente avait quitté avec sa fille le père, charcutier, qui risquait de les mettre en morceaux. C’est à cela que la proposition qui nous occupe fait allusion.

Je vous propose d’utiliser le schéma L dans ce cas :

Je (S) viens de chez le charcutier - Je flottant, en l’absence du shifter.

L’hallucination en même temps qu’elle fixe le sujet constitue un message inversé qui vise à constituer un Autre comme témoin ; c’est là sa valeur transférentielle que l’analyste est là pour saisir. Il se déduit qu’en l’absence de l’hallucination le psychotique ne peut recevoir son propre message de l’Autre par défaut du shifter.

Je passe à l’acte, enfin, façon de dire, je passe au compte-rendu de l’acte analytique (Autres Ecrits). Je cite Lacan :

“Le psychanalysant, au terme de la tâche à lui assignée, sait-il mieux que personne la destitution subjective où elle a réduit celui-là même qui la lui a commandée ? Soit cet en-soi de l’objet petit a qui à terme s’évacue du même mouvement dont choit le psychanalysant pour ce qu’il ait eu cet objet, vérifie la cause du désir. Il y a là savoir acquis, mais à qui ?”

L’inconscient grignote par a interposé du sujet supposé savoir. D’être savoir sans sujet, il est contredit par toutes les logies (philo, onto, théo, psycho) de la terre.

Lacan nous propose trois y-a-pas pour déjouer les dites “logies” :
 Il n’y a pas d’Autre de l’Autre (pas de métalangage) ce qui pose S([A barré])
 Il n’y a pas de vrai sur le vrai car la vérité se mi-dit.
 Il n’y a pas de transfert du transfert, pas de contre-transfert comme le croyait Freud. Les deux protagonistes de la relation transférentielle se retrouvent dans le même bain de langage, mais n’ont pas la même position par rapport au sujet supposé savoir car l’un y croit alors que l’autre en a cessé.

Je cite Lacan dans le compte-rendu de l’acte : “Il est dès lors à avancer que le psychanalyste dans une psychanalyse n’est pas sujet, et qu’à situer son acte de la topologie idéale de l’objet a, il se déduit que c’est à ne pas penser qu’il opère.”

Deux écueils se présentent à l’acte analytique comme des grimaces.

 Tel analyste qui fait de son écoute un symptôme et “soudain frappé d’une grâce inversée” nous assène Lacan, se met à l’idolâtrer “fétiche surgi d’une voix hypocondriaque.”
 Ou bien, pas tant que ça du reste, un self dit faux par Winnicott se présente comme un lapsus de l’acte puisque de ce faux, le psychanalyste se tient pour disqualifié à l’acte.

À ces impasses de l’acte Lacan préfère opposer le “produire de l’objet a avec de l’objet a”.

De ce quartier libre offert... Au discours “l’analyste trouve-t-il compagnie” du discours pulvérulent qui tel “un cheval de Troie rentre dans la cité du discours le maître qu’y est le psychotique”.

L’acte analytique de se soustraire à la “passion qu’il soulève” va tempérer l’abrupt logique du “champ qu’il commande”.

Winnicott a cru “contribuer de son self à lui”, faute d’apporter le tempérament de l’acte, mais néanmoins Lacan lui rend hommage d’avoir d’abord formulé l’objet a à partir de l’objet transitionnel winnicottien.

À celui que l’acte allège “il lui reste dénoncé que la jouissance privilégie de commander le rapport sexuel, s’offre d’un acte interdit”.

Quant au pervers, l’analyste s’en fait la clé de sa jouissance pour la retirer “au fini de son opération”. Castration oblige !

Il en résulte que le plaisir fait barrière à la jouissance et non l’inverse. Et de même la réalité est faite de transfert mais pas l’inverse. La pure différence qu’introduit le phallus fait que c’est pas symétrique.

Vanité des vanités, le verbe ne vaut qu’au regard de la mort, “regard qui, vivant, se dérobe.”

Se profile un changement de l’ancrage de l’angoisse qui selon Lacan “n’est pas sans objet”.

Que ce soit la logique qui commande l’acte, ça se démontre de ce qu’on y retrouve ses paradoxes, car l’acte analytique lui-même est à la merci de l’acting-out.

Entre la subversion qui produit l’incurable et l’effet révolutionnaire du symptôme le procès engagé fait signe d’un pas de différence.

L’objet a pourra coordonner une expérience de savoir donnant son en-je à une éthique du bien dire.

Lacan estime que “ne pas donner trop à comprendre, c’est ne pas faire issue à l’évitement avec son supplément d’Ailleurs pour les pressés de retrouvailles qui chantent.”

En parlant de l’émoi de mai, Lacan ne juge pas “d’augure nul que la coupure” se soit produite pour préserver l’acte de la jouissance qu’entraîne la Verleignung (le démenti).

De l’Université en grève est-il si loin au glissement d’une lettre ?

Je dois bien avouer que Litturaterre de Lacan produit le même effet décollant que le parfum de femme de la lettre volée du dit séminaire.

Assurément le glissement de James Joyce de la lettre à l’ordure est plus proche d’une fin d’analyse que ne le pensent “d’aucuns de ses messes-haines”.

Ces “Écrits”, livrés non sans ironie à la Poubellication, commençaient par l’étour d’hystérie d’une lettre qui arrive toujours à destination.

Car la psychanalyse rate d’une lettre en souffrance qui met en lumière là où elle fait trou. Comme la pulsion selon Lacan, la pulsion qui parle d’un ratage.

D’égout et des odes d’heures on ne pulsionne pas vous disais-je il y a quelque temps. Un nez ou un palais ne ratent point parfum ou vin.

La lettre se fait littorale à figurer une frontière entre l’Un et l’Autre sans réciprocité. Cela ne la rend pas impropre comme le soutient Lacan à désigner un mot pour un autre ou par un autre, effets de signifiant cela s’entend.

Entre savoir et jouissance il y a littoral qui vire au littéral ce qui ne rend pas la lettre primaire pour autant.

La lettre comme effet de signifiant ne peut lui être primaire.

La rupture du semblant signifiant fait ruisseler une jouissance qui ravine le réel, comme une pluie de signifiant qui tempère les foudres du ciel. Puis, sous le pont Mirabeau coule la Seine primitive ou s’ébattent les ailes du V- cinq romain.

Ce discours qui ne serait pas du semblant de se constituer du littoral est une question de la littérature d’avant-garde qui s’aile à lettre.

Deux prononciations ponctuent en japonais le caractère chinois d’origine et ce qu’il veut dire.

De ce qu’elle est promue de partout comme référent le sujet va changer d’identification fondamentale glissant du trait unaire à un ciel d’étoiles aussi joli que la cérémonie du thé.

Le vide creusé par le caractère fait accueil au refoulé qui s’y loge de n’y être pas défendu.

Puisque toute interprétation est superflue de ce que tout est dit rien n’est caché, c’est la traduction perpétuelle qui fait langage au Japon.

Lacan fait litturaterrir son texte par cette phrase : “Une ascèse de l’écriture ne me semble pouvoir passer qu’à rejoindre un c’est écrit dont s’instaurerait le rapport sexuel”.

De la lettre volée à la passe

Après le ciel étoilé des caractères chinois, je vais passer à la passe dans ses rapports avec la fin d’analyse à la lumière du séminaire de la “lettre volée”. J’en profite pour rappeler qu’une Diotime de notre cartel, Agnès Sofiyana (en un mot pour les nouveaux), nous avait éclairés sur la fin du texte de Lacan et démontré comment le tirage au hasard de + et - peut par séquences de trois et passages par petites lettres aboutir à l’impossible de la loi.

C’est du texte de Gisèle Chaboudez qui s’intitule “Passe, fin d’analyse” et de la lettre volée que je vais vous entretenir.

Dans certaines formulations de Lacan, le moment de la passe (passage à l’analyste) et la fin de l’analyse paraissent se confondre. Pourtant Lacan insistait sur la poursuite de l’analyse après l’installation de l’un de ses analysants à qui il proposait tout au plus un contrôle.

Deux citations de Lacan qui concernent le savoir semblent se contredire. Les voici telles que je les emprunte au texte de Gisèle Chaboudez. La première citation est tirée de la séance du 16 Janvier 1968 du séminaire “l’acte psychanalytique” :

“Celui qui à la fin d’une analyse didactique relève, si je puis dire, le gant de cet acte, nous ne pouvons pas omettre que c’est sachant ce que son analyste est devenu dans l’accomplissement de cet acte”... et plus loin ... “De ce sujet supposé savoir qu’il ne peut que reprendre comme condition de tout acte analytique, lui sait à ce moment que j’ai appelé la passe, que là est le désêtre qui par lui le psychanalysant a frappé l’être de l’analyste”.

L’autre citation provient de la séance du 6 Janvier 1972 du séminaire “Ou pire” :
“Comment est-ce qu’un psychanalysant peut jamais avoir envie de devenir psychanalyste ? C’est impensable, ils y arrivent comme des billes dans un jeu de tric-trac, sans avoir la moindre idée de ce qui leur arrive. Quand ils y sont, là quelque chose s’éveille.”

Au moment de la passe, l’analysant a entr’aperçu la faille du sujet supposé savoir et c’est de ne rien vouloir savoir de ce qu’il a entr’aperçu qu’il s’offre dans un moment d’exaltation à reprendre le flambeau.

Suit une citation de “L’étourdit” où Lacan parle du moment de la passe comme d’un moment maniaco-dépressif. Après un temps de deuil reste le stable de la mise à plat du phallus. Il y a donc réduction de l’analyste à l’objet a et ce n’est qu’à la fin de ce deuil qu’il y a savoir assuré du sujet supposé.

Il faut pourtant une coupure de plus ou il faut que le sujet tourne deux fois en rond (cf. le huit inversé) pour que objectivation de l’inconscient se fasse. Un deuil ne suffit pas.

C’est Alain Didier-Weil qui va suggérer à Lacan que la passe est réponse à la question de la lettre volée ce que ce dernier trouve “divinatoire”.

Lacan avait comparé l’acte analytique à celui de Dupin le détective qui lui aussi se fait payer pour porter les lettres en souffrance.

En revanche le ministre peut être comparé au passant qui lui aussi s’empare d’une lettre laissée à sa portée (le sujet supposé savoir) pour se parer de l’être qu’elle lui confère.

Bien que le ministre s’était emparé de la lettre dans un but de pouvoir phallique curieusement par l’effet de la lettre devenue signifiant il se trouve féminisé (rendu inactif et indolent).

La jouissance du passant qui fait l’analyste est une jouissance de l’être, comme telle tout aussi féminisante. Il se donne pour tâche de faire exister le sujet supposé savoir au moment où il avait entrevu sa faille dans le transfert. Il s’agit d’une négation en acte “Le sujet supposé savoir existe quand même, la preuve, je lui donne corps.” D’une part il n’y a que cette voie pour devenir analyste et d’autre part, sa foi le lave du soupçon d’imposture.

La lettre sera reprise au ministre qui selon Lacan ne s’en portera que mieux du point de vue de sa virilité car une fois qu’il le saura, il pourra au mieux aimer la reine et au pire la haïr.

De même le passant, à qui une interprétation aura ravi la lettre, à son insu d’abord et lorsqu’il saura l’inessentiel du sujet supposé savoir, c’est désormais sachant que c’est un semblant nécessaire qu’il se prêtera au sujet supposé savoir sans l’incarner.

Mais la lettre avant de devenir le sujet supposé savoir est le phallus ; ce que Lacan n’avait pas mentionné auparavant. La position par rapport au phallus est en cause pour le passant et de son traitement pendant la passe dépend son changement de position dans le rapport sexué.

J’espère arriver à vous faire saisir en quoi le changement de statut de la lettre illustre le tour supplémentaire qui va s’opérer pour le passant entre l’entrée dans la passe et le “reste stable de la mise à plat du phallus”.

Dans la scène à trois en présence du Roi qui sainement selon Lacan n’y voit que du feu, la lettre sera pour le regard perçant du ministre le signe de la jouissance féminine de la Reine, jouissance silencieuse, entre les mailles du discours, qui n’objecte pas autant qu’il y parait à son inscription dans la fonction phallique.

Une fois en possession du Ministre la lettre va devenir le signifiant phallique autrement dit le signifiant du manque phallique dans l’Autre.

Posséder ce signifiant pourrait laisser entendre qu’elle confère à celui qui s’en empare et qui se pare, un peu plus de virilité - si ce que Lacan énonce comme la fiction mâle (“On est ce qui a, on a ce qui est, l’objet féminin”) était tenable. En fait la possession de la lettre va féminiser le ministre lui compliquant la tâche au niveau de sa position sexuée. “Odor di femina ” nous dit Lacan dans son séminaire.

Tout comme le ministre, le passant va s’emparer de la lettre se trouvant de ce fait féminisé. Ne plus avoir la lettre dans un second temps à son insu au départ prendra valeur de castration, qui comme on s’aperçoit, concerne le signifiant et non pas l’organe. Il s’agit donc d’une perte symbolique qui va libérer la fonction qui de ce fait ne s’en portera que mieux.

Le passant suivant, qu’il soit homme ou une femme, ne sera pas confronté à la même signification, car le manque phallique se situe dans l’être pour un homme et dans l’avoir pour une femme.

S’il s’agit dans cette opération d’un savoir nouveau il concernera cette fiction qui permet au rapport sexuel de devenir tenable, qu’il réussisse un à un.

Ce faisant le passant aura découvert que c’est pour oublier ce qu’il avait entr’aperçu qu’il s’était lancé avec exaltation dans la pratique analytique et que cette lettre dont il s’était emparé comme d’une foi nouvelle pour la reperdre par la suite lui aura servi de mémorial.

Le passant homme aura à accepter que cette part de jouissance féminine ne peut que lui manquer ce qui a chance de maintenir en éveil. Pendant la passe une femme en découvrant cette part de jouissance silencieuse et l’acceptant aura une chance de se prêter de bonne grâce à faire l’objet pour le désir d’un homme.

Dans les deux cas c’est un savoir sur la dissymétrie phallique qui sera acquis. Cette dissymétrie pourra faire l’objet d’un exposé à venir.

Ce qui est nommé à la passe c’est une performance, pas une compétence. C’est ce que Lacan appelle la subversion de la hiérarchie par le Gradus à ne pas confondre avec la Gradiva. C’est, pour reprendre le titre d’un séminaire d’Israel, d’un franchir le pas dont il s’agit.

Pour la fin, je vous ai réservé une surprise. Au sujet de cette jouissance féminine je vais donner la parole à Sidonie Csillag, la jeune homosexuelle de Freud qui nous dira un bout de sa jouissance de femme [1].

Voir en ligne : La lettre volée d’Edgar Allan POE

Notes

[1Le séminaire se termine par des lectures commentées du livre de Sidonie Csillag : Jeune Homosexuelle chez Freud,lesbienne dans le siècle .

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