« Imaginons qu’un fétichiste se jette à nos pieds pendant que nous sommes tranquillement assis à la terrasse d’un café, et qu’il nous arrache d’un air lubrique notre bottine pour s’échapper et en tirer des jouissances indues. Doit-on considérer cet acte comme un vol ou comme une agression sexuelle ? Il est peu probable que les juges d’aujourd’hui retiennent cette dernière hypothèse. Ces jouisseurs insolites sont ignorés comme agresseurs sexuels. C’est donc, diront certains avec amertume, que ces pratiques ne seront pas encore “reconnues”.
– [...] Les parents de boulimiques, conscients que leur enfant a déplacé la jouissance érotique sur les sucreries, pourraient accuser d’exhibition sexuelle celui qui consomme impunément des glaces à la vanille en public et se porter partie civile. C’est pourtant ce que nous devrions faire si nous voulions vraiment défendre une conception pluraliste et égalitaire du « sexuel » inscrit dans la loi. Il semble donc qu’on n’ait le choix qu’entre l’hypocrisie ou le ridicule... » (Marcela IACUB, Libération.fr).