« Freud aime comparer son cheminement de pensée à un voyage, l’inconscient à une terre étrangère, le psychanalyste à un explorateur. Sa géographie est faite de mémoire stratifiée, comme ses souvenirs sont des lieux et des scènes retrouvés. La psychanalyse est un voyage, mais l’inverse est aussi vrai. L’âme est une ville que le temps construit avec les matériaux des premiers âges : Rome, qu’il visite sept fois, l’attire plus que tout par son emmêlement de temps et de lieux, ses musées, ses ruelles, sa sensualité légère. Il rêve de cette ville comme d’une femme à conquérir, d’un savoir à découvrir. La Ville éternelle est aussi comme un cauchemar violent, dans d’autres rêveries. Freud craint d’y rencontrer la mère interdite (qu’il se souvient avoir vue nue lors d’un voyage en train à l’âge de 3 ans et dont il évoque l’ombre par les mots latins matrem nudam) » (Michel Schneider, LePoint.fr).