La mélancolie des corps
Exposition photographique & Textes
(à partir du 22 février 2005)
Le bar à Thé
9, rue A. Vollon - 75012 Paris
Vernissage : 26 février 18h.
D’abord il y avait les textes, écrits parce qu’ils y a eu des rencontres avec des gens, des attirances, des rejets, des passions. J’avais envie - besoin ? - de parler de ça, du désir, d’être avec l’autre, de l’absence, du contact, de la frustration, des étincelles qu’il faut sortir avant qu’elles brûlent. Ce qui peut se passer entre les gens me semble d’autant plus important dans une époque et dans une grande ville - Paris - où tout va vite et pas forcément dans le sens du rapprochement entre eux.
Et bien sûr il y a le contexte, l’ambiance, le décor. J’avais besoin de « concret » dans ces sentiments et cette émotion. Je me suis dit qu’il fallait que je descende dans la rue et que j’affronte Paris avec mon appareil photo. Je ne voulais rien décider. Je voulais faire comme c’était, comme moi je voyais Paris, en y vivant, pas en m’y promenant comme un touriste. Alors dans ce cas-là, sans fouiner, en étant honnête, Paris est plutôt « mécanique » en ce moment et parfois agressif. C’est ce qui est ressorti sur les photos, plutôt vides de « corps ». C’était un décor intéressant pour les personnages des textes, il y avait une sorte d’équilibre - l’attirance, c’est aussi l’après, l’éloignement et l’absence. Ensuite, quand j’ai eu la sensation d’avoir « pris » Paris à ma manière, j’ai voulu photographier des gens et je n’ai pas réussi à les prendre nets, « normalement », ça me paraissait inintéressant, alors j’ai superposé des prises de vues de la même personne. Il m’a semblé que le résultat exprimait aussi cette sensation du corps qui est là et qui « passe ». Grâce à cet « espace-mouvement » entre les 2 positions. Mais cette fois, il y avait moins besoin de textes. Plus de corps, moins de textes...