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Salomon REINACH

Quelques observations sur le tabou

L’Anthropologie (1900)

Date de mise en ligne : samedi 25 février 2006

Salomon Reinach, « Quelques observations sur le tabou », Cultes, Mythes et Religions, Tome I, Éditions Ernest Leroux, Paris, 1905, pp. 1-8.

Quelques observations sur le tabou [1]

Comme le mot polynésien tabou est sans doute destiné à prendre, dans le langage philosophique et anthropologique du XX siècle, la place que réclame l’expression d’un concept aussi répandu, il n’est pas inutile d’en préciser la signification, afin d’éviter à la fois qu’on en abuse et qu’on manque à l’employer là où il convient.

Un tabou est une interdiction ; un objet tabou ou taboué est un objet interdit. L’interdiction peut porter sur le contact corporel ou sur le contact visuel ; elle peut aussi soustraire l’objet tabou à ce genre particulier de violation qui consiste à le nommer. Ainsi, dans le Lévitique (XXIV, 16), il est dit que le fils d’une Israélite et d’un Égyptien, s’étant pris de querelle avec un Israélite, « proféra, en blasphémant, le Nom sacré [2] » et fut lapidé par ordre de l’Éternel. Les Juifs ont conclu de là que le nom de Jéhovah ne devait être ni prononcé, ni même écrit, si bien qu’on ignore aujourd’hui même comment le groupe de quatre lettres [3] doit être vocalisé. La vocalisation ordinaire, [4] = Jehovah, est conventionnelle, les points-voyelles étant ceux de [5] = Adonaî, signifiant « Seigneur », qu’on substitue, en lisant, au groupe de quatre lettres (le tétragrammaton des Grecs). Bien entendu, ce tabou du nom divin est plus ancien que le verset du Lévitique ; on trouve des interdictions analogues en Grèce, à Rome et chez un grand nombre de peuples, où on les explique généralement par l’idée que la connaissance d’un nom permettrait d’évoquer, dans une intention nocive, la puissance qu’il désigne. Cette explication a pu être vraie à certaines époques, mais n’est sans doute pas primitive ; à l’origine, c’est la sainteté même du nom qui est redoutée, au même titre que le contact d’un objet tabou.

La notion de tabou est plus étroite que celle de l’interdiction. Le premier caractère qui la distingue, c’est que le tabou n’est jamais motivé ; on énonce la défense en sous-entendant la cause, qui n’est autre que le tabou lui-même, c’est-à-dire l’annonce d’un péril mortel. Les tabous qui se sont perpétués dans les civilisations contemporaines sont souvent énoncés avec des motifs à l’appui : mais ces motifs ont été imaginés à une date relativement récente et portent le cachet d’idées modernes. Ainsi l’on dira : « Parlez bas dans une chambre mortuaire, pour ne pas manquer au respect dû à la mort », alors que le tabou primitif consiste à fuir non seulement le contact, mais le voisinage d’un cadavre. Cependant, même aujourd’hui, dans l’éducation des enfants, on énonce des tabous sans les motiver, ou en se contentant de spécifier le genre de l’interdiction : « Ne lève pas ta chemise, parce que c’est inconvenant. » Hésiode, dans Les Travaux et les Jours (v. 725), interdit de lâcher de l’eau en se tournant vers le soleil, mais n’allègue pas de motif de cette défense ; la plupart des tabous relatifs aux bienséances se sont transmis de siècle en siècle sans considérants.

La seconde différence entre le tabou et l’interdiction concerne la sanction de la défense violée. Dans l’interdiction, la répression ou la vengeance est exercée par le législateur. Dieu, homme ou collectivité humaine, qui intervient comme tierce partie, pour rétablir, en quelque sorte, la balance entre la loi et le transgresseur. « Ne vous enorgueillissez pas, ou Dieu vous humiliera. » « Ne marchez pas sur le gazon, ou vous payerez un écu d’amende à la ville. » Voilà des interdictions comme on en trouve dans les législations religieuses et civiles des les plus anciennes. - En revanche, l’énoncé du tabou ne comporte jamais la menace de l’intervention d’un tiers. La violation du tabou entraîne la mort (ou la maladie, etc.), par l’effet même de l’imprudence qui a déchaîné le péril latent. Rien n’est plus instructif, à cet égard, que le chapitre II de la Genèse, texte assurément très remanié, mais dont certains éléments, et non des moins caractéristiques, portent les marques de la plus haute antiquité. L’Eternel place l’homme dans le jardin d’Eden et commence par lui imposer un tabou alimentaire : « Tu ne mangeras point de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car au jour que tu en mangeras, tu mourras de mort. » Cette interdiction est un tabou parfaitement caractérisé, car l’Éternel ne dit pas à Adam pourquoi il doit s’abstenir de ce fruit et ne lui dit pas non plus qu’il le punira s’il en mange. Il énonce simplement le tabou avec sa conséquence : « Si tu en manges, tu mourras. » Évidemment, le fond de ce récit est antérieur à la conception d’un Dieu personnel et anthropomorphique ; à l’origine, il n’y a que l’homme en présence de l’arbre et du fruit tabou.

Il subsiste encore et il y a eu de tout temps un grand nombre d’interdictions présentant ce caractère, avec cette différence qu’on ne prend pas la peine de les formuler. Une mère n’a pas de besoin e dire à son enfant : « Ne mets pas ta main dans le feu » ou « Ne reste pas la tête sous l’eau ». Le danger de se brûler ou de se noyer est, en effet, évident, et les animaux le comprennent comme les hommes. Si ces interdictions étaient formulées quelque part, ce ne seraient pas des tabous, bien qu’elles réunissent les deux conditions énoncées plus haut, de n’être pas motivées et de ne pas impliquer l’intervention d’un vengeur. D’où ce troisième caractère distinctif du tabou : que le péril qu’il signale n’est pas apparent.

On peut donc dire que le tabou est une interdiction non motivée, non accompagnée de la menace de l’intervention d’un législateur, qui a pour but de soustraire les hommes à des dangers qu’ils ignorent, en particulier au péril de mort.

Ce n’est pas seulement dans la Genèse que le péril de mort est la sanction naturelle du tabou violé ; on trouve de nombreux exemples de la même idée dans toute la Bible, là même où notre texte actuel fait intervenir un Dieu personnel pour venger l’injure qui lui est faite. L’arche d’alliance était tabou et ceux qui la touchaient (excepté les Lévites de la famille de Caath) étaient frappés de mort. Quand David voulut la ramener de Gabaa à Jérusalem, il la fit placer sur un chariot traîné par des boeufs ; ceux-ci ayant glissé, au cours du voyage, « Ouzza s’élança vers l’arche du Seigneur et la retint... La colère du Seigneur s’alluma contre Ouzza et il le frappa sur place pour cette faute ; et il mourut là, à côté de l’arche de Dieu » (I, Samuel, VI, 6, 7). Sous sa forme actuelle, cette histoire est odieuse et absurde ; mais, pour la dépouiller de ce fâcheux caractère, il suffit d’éliminer la notion relativement récente du Dieu vengeur. Ce n’est pas l’Éternel qui frappe l’innocent Ouzza ; c’est Ouzza qui commet une imprudence, analogue à celle d’un homme qui touche une pile électrique et meurt foudroyé. L’objet tabou doit, en effet, être assimilé à un réservoir de forces dangereuses, dont l’action funeste s’exerce au moindre contact ; il ne peut être touché que par des hommes également tabous, c’est-à-dire pourvus d’une force opposée ou équivalente qui neutralise les effets de la première. Cette conception d’une physique enfantine est à l’origine de toutes les prescriptions rituelles qui ont graduellement permis aux hommes de restreindre le domaine des tabous et de concilier les nécessités de l’existence avec les survivances des terreurs religieuses qui les paralysent. La civilisation et le progrès exigent également que certaines choses soient respectées - sans quoi l’on détruirait tout - et que la sphère de l’interdit ait des limites sans quoi tout acte libre serait supprimé. Le tabou représente le principe d’autorité ; les rituels de purification, de substitution, de sacrifice même s’inspirent, à l’origine, du principe de liberté. La purification annule les effets contagieux du tabou ; la substitution concentre le tabou sur tel ou tel objet, en rendant les autres à l’usage commun ; le sacrifice, enfin, rompt le charme magique qui soustrait aux besoins de l’homme l’animal ou le végétal tabou, c’est-à-dire le totem. Le rituel, oeuvre du sacerdoce, est donc un instrument efficace de l’affranchissement des esprits. Les philosophes du XVIIIe siècle étaient bien mal inspirés quand ils imaginaient, à l’origine, une humanité libre, bientôt asservie par la fourberie cupide des prêtres et des législateurs religieux. La vérité est exactement à l’opposé de cette conception. L’homme primitif, naturellement superstitieux, s’est volontairement chargé d’entraves ; ce sont les législateurs religieux et les prêtres qui, en précisant et en limitant la part de l’interdit, ont commencé à l’affranchir. Si la liberté humaine, à certaines époques, n’a pas eu de pires ennemis que les Églises, c’est pourtant à la constitution des Églises que sont dus les premiers pas vers la liberté.

Ce que nous avons dit des tabous en général et, en particulier, des tabous bibliques fournit une explication simple et naturelle d’un précepte inséré dans le Décalogue, qui a été l’objet de mille commentaires oiseux. On sait que nous possédons deux textes du Décalogue, qui présentent de notables différences (Exode, XX et Deutéronome, V). Dans l’un et l’autre, au milieu de prohibitions qui sont des tabous (défense de fabriquer des images, défense de prononcer le nom de Dieu, défense de travailler le jour tabou, c’est-à-dire le sabbat, défense de tuer [le clansman, évidemment], etc.), on lit le précepte positif : « Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, t’accordera » (Exode, XX, 12) : « Honore ton père et ta mère, comme te l’a prescrit l’Éternel, ton Dieu, afin de prolonger tes jours et de vivre heureux sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, te destine » (Deutéronome, V, 16). De ces deux rédactions, la seconde implique la première, mais celle-ci n’est évidemment pas primitive, puisqu’elle contient une prophétie, celle de l’occupation de la Palestine par Israël ; elle présente, en outre, ce caractère singulier que seul ce précepte est accompagné d’une promesse de récompense [6]. Cette promesse a fort ému les commentateurs d’autrefois et embarrasse encore ceux d’aujourd’hui. Les uns se sont demandé si la piété filiale avait besoin d’un stimulant aussi grossier ; les autres ont fait observer que la longévité, même en Terre sainte, n’est pas nécessairement une condition enviable. On attendrait tout au moins : « afin que tu vives heureux et honoré à ton tour » : c’est le sens qu’insinuent les commentateurs, mais qui n’est pas contenu dans les textes actuels. Toute difficulté disparaît si l’on transforme le précepte en tabou, de manière à le ramener à sa forme négative, et si l’on élimine l’addition parasite de la prophétie. Dès lors, le tabou s’énoncera à peu près ainsi : « N’insulte pas (ne frappe pas, etc.) ton père ou ta mère, ou tu mourras. » C’est ce qu’on lit dans le Lévitique [7] (XX, 9) et c’est le pendant exact du premier tabou de la Genèse : « Ne mange pas le fruit défendu, ou tu mourras. » Par un processus dont le détail nous échappe, mais où le développement des idées religieuses et morales a eu sa part, le tabou original est devenu un précepte éthique ; seulement, au lieu de supprimer la menace concomitante, le rédacteur sacerdotal l’a transformée en une promesse de récompense, qui n’est ni éthique ni primitive, et qui fait tache. Voici comment l’on peut supposer que se sont passées les choses. Nos deux textes différents du Décalogue, C et D, impliquent l’existence d’un texte A, aujourd’hui perdu, qui ne contenait que des interdictions très simples. Entre ce texte primitif et celui de l’Exode (C), il faut admettre au moins une rédaction intermédiaire, B, qui faisait une part plus grande à ce que nous appelons la morale. Le rédacteur de B a trouvé, non sans raison, que la défense d’insulter ou de frapper ses parents était insuffisante ; il a cru devoir prescrire de les honorer et, à cet effet, il a retourné presque mécaniquement le vieux tabou.

N’insulte pas tes parents de peur de mourir (aussitôt). -> Honore tes parents afin de vivre longtemps.

La promesse de longévité s’explique ainsi d’une manière très simple comme la forme positive ou la contrepartie de la menace de mort immédiate, suspendue sur les violateurs de l’interdiction.

Il y a là, soit dit en passant, une preuve qui me parait sans réplique des remaniements qu’a subis le Décalogue avant de s’imposer, comme un code divin, à une partie considérable de l’humanité.

Parmi les interdictions qui paralysent l’activité des Européens modernes, il n’y a pas seulement des prescriptions religieuses fondées sur l’autorité des Écritures, et des prescriptions morales ou légales, fondées sur la raison ou l’utilité : il y a des survivances des anciens tabous et même des tabous de date relativement récente. De ces derniers, nous citerons comme exemples ceux qui dérivent du caractère funeste attribué au chiffre treize : il ne faut pas être treize à table, il ne faut pas partir en voyage le treize du mois, il ne faut pas habiter le numéro treize dans une rue ou dans un hôtel (en Suisse et ailleurs, on ne trouve généralement que des chambres onze bis), etc. [8]. Or, ces tabous ont cela de très intéressant que nous pouvons en préciser l’origine, qui est un événement historique, la Cène. L’un des convives, le plus illustre, mourut avant la fin de l’année ; aussi dit-on que si l’on se réunit treize à table, l’année ne finira pas avant que l’un des convives n’ait rendu l’esprit. Cette superstition tenace est donc, à l’origine, une généralisation hâtive fondée sur une expérience unique, d’où l’on a conclu à l’existence d’un péril caché [9]. Or, si des Modernes ont pu raisonner ou déraisonner ainsi, on admettra, a fortiori, que les primitifs ont dû faire de même et l’on dira que les tabous dérivent de l’erreur si répandue et si naturelle, consistant à établir un lien de causalité entre deux phénomènes concomitants.

D’ordinaire, le premier de ces phénomènes a dû être « indifférent » et le second funeste, de sorte que le premier a paru donner issue à un péril caché dont la notion s’est répandue à la faveur de la crédulité humaine et s’est transmise par la tradition.

Il y a, toutefois, certains tabous protecteurs des individus, tabous quasi universels et d’un ordre très général, dont on ne peut chercher l’origine dans le paralogisme d’une induction précipitée. Tels sont ceux qui ont pour principe l’horreur du sang du clansman et pour formules : « Tu ne tueras point l’homme de ton sang », « Tu ne défloreras pas la vierge de ton sang » - origines lointaines de ces sentiments éthiques qui s’appellent le respect de la vie, l’horreur de l’inceste et la pudeur. En effet, le tabou du sang ou de la vie doit exister, du moins à l’état rudimentaire, chez les animaux, en particulier chez ceux qui vivent à l’état grégaire ; aucune société, même animale, n’est concevable sans un certain respect de la vie d’autrui. Ce tabou n’est donc pas particulier à l’homme : il plonge ses racines, comme l’humanité elle-même, dans l’animalité. Peut-être suffit-il, pour en expliquer la genèse, de recourir à la théorie générale de la sélection. Un groupe d’animaux offre plus de résistance aux causes destructives que des animaux isolés : le vae soli de l’Écriture ne s’applique pas seulement aux hommes et la lutte pour la vie a pour conséquence l’union pour la vie [10]. Donc, si l’instinct social s’est développé parmi certains animaux, ils ont eu plus de chances que leurs congénères non sociables d’échapper à la mort et de transmettre ce caractère à leurs descendants. Or, l’instinct social, comme nous l’avons vu, implique, à tous les degrés de l’échelle, le tabou du sang, entre individus de même espèce vivant en société. Ainsi l’existence des tabous protecteurs remonterait, dans le cours des âges, au-delà des premières sociétés humaines et l’on comprendrait d’autant mieux que l’homme primitif se soit imposé nombre d’autres interdictions qu’il en avait reçu, pour ainsi dire, le modèle de ses plus lointains ancêtres du monde animal.

P.-S.

Texte établi par PSYCHANALYSE-PARIS.COM à partir de l’article de Salomon Reinach « Quelques observations sur le tabou », publié dans son ouvrage Cultes, Mythes et Religions, Tome I, Éd. Ernest Leroux, Paris, 1905, pp. 1-8.

Notes

[1L’Anthropologie, 1900, p. 401-407

[2Bible du rabbinat, t. I. p. 153. - Reuss traduit : « Proféra des injures contre Dieu et le maudit », mais en avertissant que dans le texte il y a seulement « le Nom » et que, suivant les rabbins, le verbe naqab signifie ici « prononcer » et non « injurier ».

[3

[4

[5

[6« C’est le premier commandement qui ait une promesse » (Épître aux Éphésiens, VI, 12).

[7Comparez le texte de la loi attribuée à Servius Tullius : « Si un fils frappe son père et que celui-ci se plaigne, que le fils soit sacré (sacrifié) aux divinités (protectrices) de ses parents. » Cf. Girard, Textes de droit romain, p. 9.

[8« Le premier concile provincial de Milan, en 1665, ordonna aux évêques de punir tous ceux qui dans l’entreprise, dans le commencement ou dans le progrès d’un voyage, ou de quelque autre affaire, observent les jours, les temps et les moments. » (J-B. Thiers, Traité des superstitions, Paris, 1741, t. I. p. 294.) Cela n’empêche que les grands express européens, fréquentés par une clientèle riche et instruite, sont moins encombrés les 13 et les vendredis qu’aux autres jours.

[9De même, si les Romains considéraient comme néfaste l’anniversaire de leur défaite à l’Allia, cela signifiait simplement ceci : « L’expérience (!) nous a montré qu’il ne faut rien entreprendre ce jour-là. »

[10M. de Vogué a opposé ces formules dans un discours au Congrès international des syndicats agricoles (Le Temps, 10 juillet 1900). Mais l’opposition n’est qu’apparente : il y a relation de cause à effet entre ces deux phénomènes.

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