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D. G. M. SCHREBER

Des exercices particuliers : 1 à 15

Gymnastique de chambre : Chapitre III (Exercices 1 à 15)

Date de mise en ligne : mercredi 22 février 2006

D. G. M. Schreber, Gymnastique de chambre médicale et hygiénique, Cinquième édition (Traduite sur la 15e Édition allemande), Éd. G. Masson, Paris, 1867.
 Chapitre III : Description des formes particulières du mouvement, des exercices particuliers, de la gymnastique médicale de chambre, avec adjonction de l’indication de quelques applications spéciales à chaque exercice.
 Exercices 1 à 15.

III
Description des formes particulières du mouvement, des exercices particuliers, de la gymnastique médicale de chambre, avec adjonction de l’indication de quelques applications spéciales à chaque exercice
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Observations générales

Voulant fournir un point de départ général, positif, qui puisse servir à l’appréciation du nombre de fois que chacun des exercices l’un après l’autre doit être répété, en admettant comme général le cas dans lequel une série de ces exercices, convenablement proportionnée au besoin individuel, est exécutée chaque jour, j’ai indiqué par trois séries de nombres une échelle proportionnelle convenable pour chaque exercice. Le premier nombre exprime combien de fois l’exercice doit être répété au commencement ; le deuxième, combien il doit l’être au bout de deux semaines ; le troisième, combien il doit l’être après huit semaines de pratique. La dernière indication numérique doit être considérée comme celle à laquelle il faut se tenir avec persistance dans la continuation des exercices. Les séries ont été établies pour un homme adulte, en admettant une intensité moyenne, normale, de force musculaire. Pour les vieillards au-dessus de 60 ans, pour les personnes très corpulentes et pour celles chez lesquelles il existe un certain degré de faiblesse musculaire, pour les femmes et pour les enfants, on devra réduire les nombres de moitié. S’il s’agit de la réalisation d’un but thérapeutique local, on peut répéter, plus souvent que cela n’est spécifié dans la moyenne que nous avons indiquée, les mouvements qui exercent une action directe sur la partie affectée, en ayant soin d’exécuter moins fréquemment les autres mouvements qui sont moins importants. Mais en général le plus élevé des trois degrés doit être considéré comme la dose entière qui ne doit être dépassée que dans certains cas exceptionnels, et seulement pour quelques mouvements en particulier. Pour beaucoup de cas, le deuxième nombre doit être considéré comme la limite extrême à laquelle il faut s’arrêter ; pour quelques personnes la proportion convenable est encore inférieure. C’est à l’appréciation des circonstances particulières, et surtout à l’observation personnelle, que doit être laissé le soin de décider s’il est opportun de répéter journellement plus d’une fois l’ensemble des exercices dont le choix a paru bon. Lorsque le traitement doit être long et lorsqu’on se propose un but thérapeutique spécial, non seulement on ne doit pas, dans la plupart des cas, hésiter à prescrire d’exécuter deux fois par jour l’ensemble des exercices, mais on doit même le recommander : cette observation s’applique par exemple aux cas dans lesquels l’état de maladie provient d’une sanguification surabondante, ou dans lesquels l’intervention d’un traitement énergique est bien à sa place, comme cela se présente notamment dans les maladies mentales qui se prêtent au traitement par la gymnastique. Dans quelques cas, par exemple chez les natures très irritables, chez les individus qui sont atteints de douleurs musculaires sujettes à se renouveler, chez ceux que leurs occupations forcent à rester continuellement assis, il est utile d’exécuter la somme journalière convenable des exercices, non en une seule fois les uns à la suite des autres, mais en trois ou quatre portions ou même peut-être en un plus grand nombre que l’on doit répartir d’après un plan déterminé dans toute la longueur de la journée : la dernière portion doit être exécutée au moins deux heures avant le moment de se coucher. La somme des autres mouvements journaliers peut être diminuée quant à sa dose journalière, mais il doit toujours en être conservé un minimum qui ne doit pas être dépassé.

Ces indications, et toutes celles qui pourront encore être données plus tard comme terme moyen, permettront à chacun d’approprier facilement les exercices à chaque cas particulier et fourniront à l’observation personnelle le moyen de déterminer avec une pleine certitude les modifications qu’il serait nécessaire d’apporter dans un cas ou dans l’autre tant à la nature qu’à la somme des exercices.

Premier exercice. - Exécuter avec la tête un mouvement circulaire, 40, 20, 30 fois.

La tête exécute un mouvement de droite à gauche et souvent aussi de gauche à droite, en décrivant ainsi un cône dont la base circulaire est aussi étendue que le permet l’articulation du cou. Dans cet exercice, le reste du corps doit être maintenu dans une immobilité complète.

Deuxième exercice. - Tourner la tête, 6, 8, 10 fois vers chacun des deux côtés.

Cet exercice consiste en une rotation de la tête autour de son axe. Quand l’articulation du cou est libre, le mouvement de rotation vers chacun des deux côtés est mesuré assez exactement par un quart de cercle, en sorte que le menton arrive presque au-dessus de l’épaule.

Ces deux exercices mettent en action les muscles du cou et la nuque, et, s’il y a raideur de l’articulation du cou (articulation atloïdo-axoïdienne), ils peuvent être utilisés pour la faire disparaître, pourvu toutefois que cette raideur ne provienne pas de l’existence d’obstacles fixes d’origine organique qui arrêteraient le mouvement. Ils peuvent encore être employés comme traitement dans les paralysies des muscles du cou ou de la nuque et dans le vertige nerveux. C’est surtout dans cette dernière affection que les exercices ont un effet favorable : en effet, ils habituent peu à peu la tête à prendre toutes espèces de positions, même les plus variées. S’il y a une forte tendance au vertige, il est très bon au commencement de rester assis pour exécuter les exercices.

Troisième exercice. - Élever les épaules, 30, 40, 50 fois.

Les deux épaules doivent être élevées simultanément avec force et aussi haut que possible. Elles devront au contraire être abaissées doucement, de peur que ce mouvement trop souvent répété n’imprime de trop fortes secousses à la tête.

Comme les muscles qui sont ici en jeu déterminent directement ou indirectement, non seulement l’élévation des épaules, mais aussi l’élévation des premières côtes, cet exercice peut être recommandé pour élargir la partie supérieure de la cavité thoracique lorsqu’il se manifeste un commencement de tuberculisation pulmonaire. On sait, en effet, que le sommet du poumon est la partie qui est attaquée la première par cette maladie : si la marche de la maladie n’est pas arrêtée dès le principe, elle part de là pour envahir tout l’organe et donner naissance à la forme ordinaire de la phtisie pulmonaire. L’effet salutaire de cet exercice se fait encore sentir dans la paralysie [1] des muscles élévateurs de l’épaule ; cette paralysie peut être facilement reconnue à l’affaissement des épaules.

Lorsque, par suite d’une hémiplégie ou d’une courbure du rachis, il y a inégalité de hauteur entre les deux épaules, il faut prescrire cet exercice seulement d’un seul côté, du côté le plus déprimé, et continuer à l’exécuter tant que la différence persiste.

Quatrième exercice. - Exécuter avec les bras un mouvement circulaire, 8, 12, 20 fois.

Les bras, fortement tendus, sont dirigés d’avant en arrière et souvent aussi d’arrière en avant : ils décrivent ainsi un cercle d’un rayon aussi grand et aussi tendu qu’il est possible. Il faut avoir soin dans cet exercice de faire passer les bras tout près de la tête : ce mouvement, que l’on arrive à réaliser dans la plupart des cas seulement peu à peu par la pratique, exige positivement une liberté complète dans l’articulation de l’épaule (articulation capsulo-humérale).

Les muscles de l’épaule, ainsi que tous les muscles qui ont leur point d’attache autour de la cavité thoracique, sont mis ainsi franchement et universellement en action. Les effets essentiels de cette action sont de procurer une grande liberté de mouvements à l’articulation de l’épaule et une augmentation de la puissance du mouvement respiratoire, à laquelle on doit ajouter comme conséquence concomitante un agrandissement mécanique de la cavité thoracique. Dans tous les cas où il y a des obstacles au mouvement de l’articulation de l’épaule, dans les cas de mauvaise conformation et de rétrécissement de la cavité thoracique, dans les cas d’asthme qui peuvent en provenir, dans les cas de tuberculisation pulmonaire, en un mot, partout où l’amélioration de l’acte respiratoire est une nécessité du traitement thérapeutique, cet exercice doit être recommandé.

Il peut encore être conseillé dans les cas de paralysie des groupes de muscles qu’il met en jeu.

Cinquième exercice. - Élever latéralement les bras, 10, 20, 40 fois.

Cet exercice consiste à élever latéralement les bras à une aussi grande hauteur que possible en les maintenant dans un plan vertical, sans qu’il se produise la moindre flexion du coude. Si les muscles du bras et de l’articulation de l’épaule sont dans leur entier développement et si leur jeu est libre, les avant-bras doivent, dans la phase la plus élevée de l’exercice, arriver à être en contact avec les parties latérales de la tête.

Les muscles élévateurs des bras et les muscles de la région latérale du cou sont ceux qui, dans cet exercice, sont principalement en mouvement. II se produit surtout un élargissement mécanique des parois latérales du thorax et des espaces intercostaux. Or, puisque cet exercice détermine un développement plus complet du mécanisme de la respiration, l’application peut en être recommandée notamment dans le traitement de l’asthme et dans le cas d’adhérences latérales de la plèvre consécutives à des inflammations. Elle doit en outre être conseillée dans les paralysies des muscles qui concourent à son exécution.

Sixième exercice. - Rapprocher les coudes en arrière, 8, 12, 16 fois.

Les deux bras, étant bien appuyés sui les hanches et maintenus dans un état de demi-flexion, doivent être portés fortement en arrière de manière que les coudes se rapprochent l’un de l’autre le plus possible. Dans cet exercice, le dos doit rester bien tendu. L’expression la plus complète de ce mouvement réside dans le rapprochement des coudes en arrière jusqu’au contact : ce mouvement doit, du reste, coïncider avec l’inspiration.

Septième exercice. - Joindre les mains en arrière, 8, 12, 16 fois.

Le dos étant bien tendu, on joint les mains derrière le dos, puis on étend les bras de manière à faire rentrer complètement les coudes. Ce dernier temps, qui constitue le moment essentiel du mouvement, doit être effectué de manière à coïncider avec l’expiration.

Par ces deux exercices, les épaules sont fortement tendues et portées en arrière : dans le dernier, elles sont en outre légèrement abaissées. Le corps prend alors une position excellente et salutaire sous beaucoup de rapports : il se produit en même temps un élargissement mécanique de la paroi antérieure de la poitrine, et par conséquent une augmentation de l’activité de la respiration. Ce traitement pourra être employé contre la saillie des omoplates, contre la flaccidité et la paralysie des muscles postérieurs de l’épaule. Cette dernière affection peut, du reste, être facilement reconnue à la position ramassée du corps et à l’impossibilité dans laquelle le malade se trouve, de se tenir parfaitement droit, malgré les efforts les plus sérieux de sa volonté.

Cet exercice peut encore être appliqué dans la plupart des cas d’asthme chronique.

Huitième exercice. - Respirer avec force, mais inégalement des deux côtés, 6, 8, 10 fois de suite, en ayant soin de le répéter 4 ou 5 fois par jour.

Le but de cet exercice est de réaliser une action compensatrice : il n’est bon par conséquent que dans le cas où il y a un rapport inégal entre la respiration des deux côtés de la poitrine, où, par conséquent, soit que cela provienne d’un défaut de conformation de la cavité thoracique, d’une hémiplégie des muscles de la respiration ou d’altérations organiques, d’adhérences par exemple, consécutive des affections d’un seul côté de l’organe respiratoire, l’une des deux moitiés de l’organe respiratoire, c’est-à-dire l’un des deux poumons, fonctionne moins bien que l’autre.

Il faut, dans cet exercice, appliquer la main à plat sur le côté sain de la poitrine, sur le côté où l’activité respiratoire est prédominante, le côté droit, par exemple, comme cela est représenté dans la figure 8, en portant cette main aussi haut que possible dans le creux de l’aisselle de manière à exercer une forte pression sut les côtes, de manière à entraver ainsi de ce côté la marche de la respiration tandis que l’autre côté de la poitrine reste libre et est soulagé le plus possible par la précaution de placer le bras sur la tête : le mouvement de la respiration doit donc nécessairement acquérir dans le côté libre une intensité plus grande d’action. La main qui comprime la poitrine doit surtout faire sentir son action dans l’inspiration. La respiration doit bien être aussi profonde et aussi pleine que possible mais elle doit être en même temps lente et régulière comme dans le bâillement. Les mouvements brusques et précipités doivent tout spécialement être évités.

La respiration forte et profonde d’un seul côté peut quelquefois être substituée à la respiration forte et profonde habituelle des deux côtés qui a été recommandée précédemment (II. Règle VII) ; mais, malgré cela, on doit toujours continuer de temps en temps à mettre cette dernière à exécution.

Neuvième exercice. - Étendre le bras en avant, 10, 20, 30 fois.

Dixième exercice. - Étendre le bras en dehors, 10, 20, 30 fois.

Onzième exercice. - Étendre le bras en hauteur, 4, 8, 10 fois.

Douzième exercice. - Étendre le bras en bas, 10, 20, 30 fois.

Treizième exercice. - Étendre le bras en arrière, 6, 10, 30 fois.

Ces exercices consistent à effectuer dans cinq directions différentes des mouvements énergiques de flexion et d’extension des bras, mouvements dans lesquels l’articulation du coude est surtout en jeu. Dans la mise à exécution de ces exercices, le poing doit être bien fermé et tous les muscles des bras doivent être fortement tendus. Une plénitude aussi absolue de force doit être appliquée à l’extension plutôt qu’à la flexion des bras, de manière cependant que l’extension n’imprime pas de trop fortes secousses à la tête.

Les muscles fléchisseurs et extenseurs de l’avant-bras jouent ici le principal rôle. Comme ces exercices réclament plus ou moins le concours de beaucoup de muscles dont la sphère d’activité est étendue, de la presque totalité des muscles des bras, même de ceux qui ont leur point d’attache autour de la poitrine et de l’épaule, ils peuvent être utilisés d’abord dans les cas où il ne s’agit surtout que de compléter une certaine somme d’universalité de mouvement ; 1’ exécution des mêmes exercices peut en outre contribuer à procurer de la liberté à l’articulation de l’épaule et du coude : elle peut concourir au traitement des affections rhumatismales non aiguës, ou de la paralysie des muscles qu’ils mettent en jeu ; elle possède en outre une influence partielle favorable à la respiration.

Cet exercice ne représente pas d’autre effet curatif spécial.

Quatorzième exercice. - Rapprocher les bras horizontalement, 8, 12, 16 fois.

Les bras, après avoir été bien étendus et bien allongés, sont rapprochés horizontalement avec force, sans cependant que les mains arrivent tout à fait au contact. La période où le mouvement s’accentue est le moment de la convergence.

Quinzième exercice. - Écarter les bras horizontalement, 8, 12, 16 fois.

Cet exercice est constitué par le mouvement tout à fait similaire de celui que nous venons de décrire : seulement son action s’effectue en sens inverse. La structure de notre corps est telle que nous ne pouvons, dans cet exercice, rapprocher les mains par derrière autant que nous pouvions le faire par devant dans l’exercice précédent. L’accentuation du mouvement se trouve ici au moment de la divergence.

Dans ces deux exercices, l’action des muscles antérieurs de la poitrine et celle des muscles postérieurs de l’épaule sont alternativement prédominantes, et en même temps les parois antérieures et postérieures de la poitrine éprouvent alternativement un élargissement mécanique. Cet exercice, facilitant la respiration, doit donc être appliqué au traitement de l’asthme, de la tuberculisation pulmonaire et des adhérences de la plèvre.

P.-S.

Texte établi par PSYCHANALYSE-PARIS.COM à partir de l’ouvrage de D. G. M. Schreber, Gymnastique de chambre médicale et hygiénique, Cinquième édition (Traduite sur la 15e Édition allemande), Éd. G. Masson, Paris, 1867.

Notes

[1La paralysie ne doit pas être considérée comme étant caractérisée seulement par l’absolue impossibilité du mouvement : cette maladie, dans laquelle on rencontre une variété si infinie de degrés, existe déjà lorsque l’équilibre normal qui doit exister entre deux groupes symétriques de muscles est rompu, ce que l’on peut reconnaître par la comparaison, ou bien lorsque la tenue normale du corps ou l’attitude normale d’un membre au mouvement est sensiblement altérée. C’est dans ce sens que nous emploierons désormais l’expression paralysie.

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