« La tradition freudienne, fondée sur une exploration au long cours de l’inconscient, se trouve aujourd’hui sur la défensive. Elle est soit envisagée comme une pratique de privilégiés, soit banalisée, à l’heure où triomphent les thérapies à visée normative, brèves et peu coûteuses, tournées vers le “développement personnel” et la quête du bonheur immédiat. Si elle reste célébrée dans certains secteurs de la littérature et certains journaux, sa réalité clinique, sauf exception, tend à être pauvre, vieillie et routinière.
S’ajoute la contestation des bases mêmes de la théorie par les attaques conjointes des féministes, des épistémologues - qui mettent en doute l’efficacité de la cure - et des historiens (...). À la fin des années 1990, des institutions qui pratiquaient l’analyse traditionnelle reconnaissaient avoir vu leur clientèle diminuer de moitié » (Jean Birnbaum, Catherine Simon et Nicolas Weill, LeMonde.fr).