« Le narcissisme, tel que Françoise Dolto le présente, recouvre et excède à la fois ses versions freudienne et lacanienne. Dans cette phase dite "primaire" caractérisée par l’autoérotisme, non seulement l’infans n’a pas d’image unifiée de son corps, ni d’identité propre, ni de notion du moi ou d’objet, mais en plus, il est co-lié au narcissisme de sa mère, lequel soutient sa structuration, situant le destin langagier du sujet parlant dans cet espace relationnel étroit et archaïque. Sa conception du narcissisme "secondaire" (le retournement sur le moi de la libido retirée de ses investissements objectaux), en revanche, est tout à fait homogène et accordée à celle de Freud. Mais de son propre avis, son apport véritable, sa contribution originale au savoir analytique est à situer au niveau de "l’archaïque" c’est-à-dire dans le temps de la vie intra-utérine, marqué par le retentissement sur le sujet des événements, sentiments et sensations qu’a pu ressentir la mère, "états d’âmes" eux-mêmes surdéterminés par sa propre histoire » (Sidi Askofare, Psychanalyste, L’Humanité.fr).