« [...] La psychanalyse offre à un sujet de faire l’expérience de ce qu’il est comme “parlant” : singulier et social. Elle identifie à l’hypothèse de l’inconscient le défaut de savoir du sujet sur la réalité de son être, et s’oriente vers l’analyse du symptôme. Alors que la psychothérapie cherche à intégrer le sujet au monde en sacrifiant le symptôme à un lien donné par l’autre (science, religion, politique). La psychanalyse privilégie le lien créé par le sujet autour de son symptôme : elle lui restitue, au travers d’une expérience la responsabilité de l’acte par lequel il loge sa singularité, dans un “vivre ensemble” où il ne craint plus les autres. La psychanalyse sort ainsi de toute conception préalable du monde [...].
Pierre Marie passe en revue les objections de Popper, Wiggenstein, Grünbaum, Stenger, Borch-Jacosen à la psychanalyse, qui s’en sort plus qu’honorablement. Mais il relève également la pente de certains psychanalystes à renier leur discipline, obéissant à une sorte d’“horreur” de leur acte, déjà soulignée par Lacan. Ainsi, quand ils vont chercher une garantie au ministère de la Santé, ils hésitent à élargir la pratique de la psychanalyse profane au-delà du cercle des psychologues promus en nouveaux cléricaux de la santé mentale » (Marie-Jean Sauret, L’Humanité.fr).