Psychanalyste anglais, James Strachey se distingue d’abord, lorsque effectuant ses études au Trinity College de Cambridge, il forme avec son frère Lytton, V. Woolf et J. M. Keynes notamment, des groupes de discussion qui deviendront plus tard le fameux groupe de Bloomsbury, qui réunissait des esprits brillants et soucieux de mettre à mal la morale victorienne et puritaine de ce début de siècle. Par exemple, cette morale condamnait violemment Oscar Wilde et l’homosexualité, ce qui, pour J. Strachey comme pour son frère et J. M. Keynes, constituait non seulement un danger, mais surtout une intolérance. Alix Strachey, la femme de James, deviendra elle aussi psychanalyste après avoir effectué de nombreuses tranches d’analyse avec K. Abraham, à Berlin. C’est avec elle qu’il entreprend tout d’abord sa grande œuvre de traduction des travaux de S. Freud, après s’être rendu à Vienne sur les conseils de E. Jones, pour faire son analyse avec le maître lui-même. Celle-ci débuta dans les années vingt, et se termina à Londres, avec J. Glover.
Bien que souvent très critiqué, notamment pour avoir traduit le terme freudien de pulsion par instinct, la fameuse Standart Edition des œuvres complètes de S. Freud par J. Strachey, reste un travail d’une ampleur considérable, plus lu que les Gesammelte Werke originaux.