
Quant ils voulaient dénoter une mère ou la vue ou le bout ou la borne et limite ou la préférence ou l’an ou Urania, c’est-à-dire la déesse céleste, ou miséricorde, ou la déesse Pallas, ou la déesse Iuno, ou deux drachmes, ils peignaient un vautour ; la mère pour ce qu’en cette espèce d’oiseaux ne s’y trouve point de mâle et sont engendrés en cette manière. Quant le vautour veut concevoir, il tourne le derrière vers la bise et demeure ainsi par cinq jours durant lesquels il ne boit ni mange, en telle forme s’emplit et conçoit ; il y a d’autres genres de vautours qui ne conçoivent point au vent, mais leurs oeufs sont inutiles à géniture, seulement sont bons a manger. La vue pour ce qu’il a la vue plus aigue que nuls autres oiseaux, car au matin sur le soleil levant, il regarde de vers l’occident et sur le soleil couchant devers l’orient, par ainsi aperçoit-il de très loin la proie. La limite pour ce qu’il assigne et limite le lieu aux batailles et y appert et prévient sept jours auparavant. Prescience pour la même raison. Et pour ce qu’il tourne sa vue de vers l’endroit et la partie qui doit avoir du pire et être défaîte comme s’il faisait prévision et assignant pour le temps avenir son plat et nourriture. Par quoi les anciens rois voulaient envoyer gens exprès pour voir et considérer de quel coté les vautours avaient les têtes tournées. L’an pour ce que cet oiseau divise les trois cent soixante cinq jours desquels l’an est parfait et accompli ainsi qu’il s’ensuit : il demeure cent vingt jours sur la terre sans se lever, gardant ses petits et les nourrissant ; deux cent cinquante jours il entend à soi-même sans pondre ne nourrir seulement, s’apprêtant à concevoir ; les cinq autres jours qui restent il consume en concevant. Miséricorde par aventure, par son contraire, pour ce que cet oiseau n’a pitié de nulle autre bête, ou pour ce que durant les cent et vingt jours qu’il nourrit ses petits, il ne vole point ; et s’il advient que nourriture lui défaille, pour leur donner, il s’entame la cuisse et leur en donne le sang. Pallas et Iuno pour ce que les Égyptiens estiment que la haute partie du ciel est attribuée à Pallas et le dessous à Iuno ; par quoi ils trouvent chose mal propice et convenable d’appeler le ciel par un nom masculin, entendu que la génération du soleil, de la lune et des autres étoiles, se parfait par opération féminine. Et l’espèce des Vautours est seulement de femelles, pour laquelle cause ils font le dit Vautour roi sur tous les autres oiseaux de ce sexe. Par lequel ils signifient pour le faire bref toutes les autres déesses. Par lui aussi ils dénotent la mère car être mère appartient au féminin ; pareillement deux dragmes par unité, et unité est le commencement de tout nombre ; donc non sans cause par le Vautour ils signifient deux dragmes, attendu que mère et commencement sont quasi comme une unité.
