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Mythopologie

Pourquoi la psychanalyse ?

Parce qu’il y a la souffrance

Date de mise en ligne : vendredi 11 octobre 2002

Auteur : Guy MASSAT

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La souffrance est multiforme, et pas seulement physique ou mentale ni même les deux entremêlées. Il y a une forme de souffrance encore plus profonde : celle qui fait toucher au sans fond de la douleur d’exister. Cette souffrance est un feu de flammes d’enfer aux origines inconnaissables.

Lequel d’entre nous n’a pas, quelque part en lui-même, son propre Tartare, plus loin encore que l’enfer, où s’afflige Tantale (de talas « qui supporte les maux ») ? Au fond Tantale ne serait-il pas le nom innommable de notre identité secrète ?

Le châtiment de Tantale consiste à désirer sans fin ce qu’il ne peut atteindre : « Plongé dans l’eau jusqu’au cou, il ne pouvait s’abreuver car le liquide fuyait chaque fois qu’il essayait d’y tremper sa bouche ; et une branche chargée de fruits pendait au-dessus de sa tête, mais s’il levait le bras, la branche remontait brusquement au-delà de sa portée ».

Pour peu que nous cessions de mentir à nous-mêmes, ne sommes nous pas semblables, en différentes régions de nous-mêmes, à ce monstre de douleur ?

Le désir est un phénomène inconscient dont les symptômes sont un compromis, a montré Freud. Le désir subsiste toujours, c’est un manque qui désire encore et encore, a expliqué Lacan. Pourtant, si le désir est la cause de la souffrance il est aussi, par la psychanalyse, le moyen de la faire cesser.

Imaginons que Tantale, s’analysant, traverse certaines résistances inconscientes ; à partir de quoi il serait amené à considérer que s’il ne peut atteindre ce qu’il désire c’est parce qu’il désire plus fortement encore l’inverse de ce qu’il avait l’illusion de désirer. Suivant alors son désir le plus fort il se mettrait à désirer « ne plus désirer boire et manger », et ne cédant plus sur ce désir, il métamorphoserait d’un coup le Tartare en Olympe.

Ce n’est pas que le désir soit bizarre, c’est que le désir, phénomène inconscient, est infiniment plastique, il peut changer de sens, changer de puissance, s’inverser, se sublimer pour peu qu’on ait le courage de le pousser à parler des tréfonds de lui-même jusqu’à la béance, le trou, le vide bifurcatoire et la peur de la mort. Or c’est justement cette parole qu’on nous contraint, qu’on se contraint, à refouler généralement par toutes sortes de moyens.

Si la psychanalyse est bien la plus efficace des méthodes d’ introspection c’est parce qu’elle analyse les désirs inconscients. Il n’y a pas de souffrance qui ne cède à l’analyse de sa psyché. En fait, que trouve-t-on au bout de toute analyse ? Sinon le désir, c’est-à-dire un vide sans fond sans rien de sacré, le réel originaire et ultime, à la fois cause et fin de la souffrance comme de la jouissance, Chaos et temps de toutes les bifurcations créatrices et dont la parole va toujours par delà tous les ensembles clos. On peut appeler ça « la liberté libre », l’accomplissement de l’amour ou encore la castration symbolique du discours monstrueux de l’inconscient.

Pour faire court, on évoquera les « quatre discours » de Lacan, sachant qu’on appelle discours ce qui relie à travers toutes espèces d’alternances la force d’un désir à lui-même :

1) Il y a le discours hystérique. Le terme hystérique ne désigne pas ici le discours d’un hystérique clinique mais simplement le discours d’un sujet divisé par sa souffrance, par son symptôme, c’est la douleur d’une demande, le discours de la souffrance. L’hystérie, comme la personnifieTantale, est une dimension de la nature humaine.

2) Il y a le discours universitaire qui est le discours qui cherche les causes de la souffrance. Ce n’est pas le discours de quelqu’un qui serait spécialement diplômé, ce discours désigne seulement l’ensemble des connaissances actuelles sur un sujet particulier. Il en délimite les impuissances.

3) Il y a Le discours du maître qui est le discours sur l’extinction de la souffrance. Le maître n’est pas ici un personnage de chair et d’os, mais simplement un impératif. Il peut être trompeur et tyrannique.

4) Enfin il y a le discours psychanalytique qui est la praxis de l’extinction de la souffrance, c’est-à-dire la pratique qui assure à chacun la rencontre effective avec son désir. Ce n’est pas une position de savoir, ni de pouvoir, ni de normalisation, ni d’orthodoxie, mais la fantastique Odyssée de notre propre désir en son récit abouti. C’est encore, selon la sauvage mais juste expression de Picasso : « Le désir attrapé par la queue » ou son « je ne cherche pas je trouve ».

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