« Ils ont entre 25 et 35 ans et n’ont aucune vie sexuelle. Répertoriée depuis quatre ou cinq ans aux Etats-Unis, taxée de mouvement “non libidoïste” aux Pays-Bas, l’asexualité commence à faire parler d’elle en France. (...) Comme le souligne un pasteur interviewé dans son livre : “Le sexe n’est plus tabou, il est devenu totem. Il est passé du secret à l’exhibition” (...). Le psychiatre et psychanalyste J.-D. Nasio s’étonne, depuis peu, de voir arriver de jeunes patients encore vierges à 30 ou 33 ans : “En quarante ans de pratique, je n’ai jamais vu ça. Ces hommes sont beaux, intelligents, bien insérés socialement... Mais la seule perspective de faire l’amour avec une femme déclenche chez eux une réaction de panique. (...) Logique, analyse J.-D. Nasio. Ils sont les enfants de la génération 68, celle, précisément, qui a proclamé l’ultraliberté sexuelle. Pour la plupart élevés par un père absent, ils ont, a contrario, vécu avec une mère toute-puissante (...). Sur Internet, l’autre est désincarné, imaginé, recréé de toutes pièces pour ressembler à ce que l’on veut voir... La partie se joue alors ‘de soi à soi’. Ces sites isolent de l’autre, au lieu de permettre la rencontre.” » (Sophie Carquain, Madamefigaro.fr).