« La campagne médiatique et politique menée contre cette réforme vous paraît donc surfaite ?
– André Green : Plus que surfaite, ridicule et malhonnête ! Ridicule par ses professions de foi, ses cris à la tentative d’assassinat et, ce qui était vraiment le comble, l’appel à la désobéissance civile ! Ce sont des rodomontades, et le temps en fera justice. Ce qui est malhonnête, c’est de rassembler les signatures de personnalités estimables, mais qui n’y connaissent rien, pour dire : “Vous voyez, si tous ces gens qui sont indéniablement très bien sont de mon côté, c’est que j’ai raison.” En réalité, il y a un refus d’aller au charbon, de chercher réellement de quoi sont faites les psychothérapies : qui en demande ? qui offre quoi ? quelles sont les connaissances sur le psychisme dont il faut être familier pour y répondre ? Ces questions n’ont pas été posées. A la place, on a assisté à un véritable bouclage de la presse, qui s’est fait l’écho de tout ce qui venait du côté de Jacques-Alain Miller, alors que peu de rectifications ou de points de vue contraires étaient publiés. J’ai malgré tout confiance dans cette phrase de Freud : “La voix de l’intellect est basse, mais elle ne se tait qu’on ne l’ait entendue” » (André Green - propos recueillis par Roger-Pol Droit ; LePoint.fr).