Paul Papahagi arrive à 21h avec quatre « chouchous » de couleurs différentes noués borroméennement [1].
Paul fait remarquer que cette chaîne boroméenne à quatre ronds, dans laquelle deux ronds semblent noués de la même manière et les deux autres (aux extrêmités dans une mise à plat), semblent noués d’une manière simple, n’est pas sans rappeler les quatre discours, avec l’impossibilité de passer, sous la barre du signifiant, du produit à la vérité.
Paul s’empare alors de la chaîne, tenant les deux extrêmités par ses deux auriculaires droit et gauche.
Il permutte ensuite successivement les ronds de ficelle, en saisissant du pouce et de l’index, le rond du Symptôme (Sigma), le rond de l’Imaginaire (I) et le rond du Symbolique (S).
L’interprétation est la suivante.
Dans un premier temps, le patient (qui n’est pas encore analysant), s’adresse à un analyste avec sa souffrance et, d’autre part, un certain savoir sur cette souffrance.

Commencent alors les entretiens préliminaires, ayant pour but de faire consister l’inconscient (sur le schéma : permutation du Symbolique et du Syptôme). Alors seulement est rendu possible le travail analytique : un certain savoir sur la souffrance est destitué au profit du Symbolique qui vient se nouer à l’imaginaire.

Le silence de l’analyste s’installe alors et, au fur et à mesure que la souffrance disparaît, permet à l’analysant de retrouver une harmonie dans sa vie quotidienne et consciente. Simultanément, le fantasme travaille l’analyse : c’est ce que Freud appelle le travail de perlaboration.

La fin de l’analyse vise, soit par une nouvelle interprétation de l’analyste, soit par le seul travail de l’analysant, à faire consister le réel du symptôme.

Le reste de la séance est consacrée à une lecture commentée de l’analyse de Winnicott à l’aide de la quatresse borroméenne.