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D. G. M. SCHREBER

Importance de la gymnastique médicale de chambre

Gymnastique de chambre : Chapitre I

Date de mise en ligne : mercredi 8 février 2006

D. G. M. Schreber, Gymnastique de chambre médicale et hygiénique, Cinquième édition (Traduite sur la 15e Édition allemande), Éd. G. Masson, Paris, 1867.
 Chapitre I : But et plan de l’ouvrage. - Importance de la gymnastique médicale de chambre

I
BUT ET PLAN DE L’OUVRAGE

Importance de la gymnastique médicale de chambre.

Comme l’indique le titre, cet ouvrage a pour but la description de la gymnastique médicale de chambre, c’est-à-dire de l’application médicale, conformément à un plan déterminé, des mouvements des articulations qui soient libres, c’est-à-dire qui puissent être exécutés sans appareil et sans aide, et par conséquent d’une manière continue et en quelque endroit que l’on se trouve. Cette gymnastique ne comprend assurément pas tout l’ensemble de la gymnastique médicale en général : en effet, pour certains cas d’application de la gymnastique à la médecine, et par exemple pour les applications orthopédiques, etc., etc., il est besoin de dispositions et de conditions tellement spéciales, telles qu’appareils, surveillance immédiate non interrompue d’un médecin, etc., etc., qu’elles ne sont possibles que dans des établissements spéciaux consacrés à la gymnastique thérapeutique. Mais, malgré cela, la gymnastique de chambre présente de si nombreuses modalités qu’elle est bien suffisante pour la plupart des cas dans lesquels la médecine a besoin d’avoir recours à la gymnastique, et constitue dans son ensemble une réunion complète des avantages généraux, favorables à la santé, que nous avons représentés dans ce qui précède comme inhérents à la gymnastique. Si l’on considère donc que le recours aux établissements spéciaux d’application de la gymnastique à la thérapeutique est, par différentes raisons, uniquement à la portée du plus petit nombre de ceux pour lesquels les exercices gymnastiques constituent un besoin indispensable à satisfaire, tandis que la gymnastique de chambre peut être exécutée partout, dans un appartement, dans un jardin, sous un berceau de verdure, dans un endroit isolé à l’air libre, ou bien partout ailleurs, à la maison, en voyage, sans le secours de dispositions ni d’appareils particuliers, sans l’assistance d’autres personnes, comme l’exige la gymnastique suédoise, et peut en un mot être appliquée en toutes circonstances en se laissant guider entièrement par sa volonté, on est assurément forcé de reconnaître la réalité de son importance. La gymnastique de chambre offre, du reste, aux personnes qui ont suivi un traitement gymnastique dans un établissement spécial la possibilité d’organiser une prolongation de traitement qui ne peut avoir que des effets salutaires, et de continuer ultérieurement à exécuter certains exercices gymnastiques.

La tendance sommaire de cet écrit consiste donc :

À rendre accessibles dans toutes circonstances aux médecins, aux malades, aux personnes sédentaires, aux vieillards et aux personnes chargées de l’enseignement, des exercices corporels appropriés â chaque individu, qui sont d’une importance notoire pour la guérison d’un nombre infini d’affections et de maladies, pour le développement de l’organisme, pour la conservation de la santé et de la vigueur jusqu’à un âge avancé ; à les rendre facilement intelligibles et à en faciliter la mise en pratique directe ; en résumé, à faire connaître les ressources que l’hygiène rencontre dans son organisme propre.

Pour faire tourner au profit de notre santé les ressources hygiéniques de ces formes de mouvement si simples et si naturelles, ii est nécessaire de les rapprocher en un système complet, facile à passer en revue d’un seul coup d’oeil, et de donner à chaque mouvement sa signification physiologique essentielle. C’est seulement ainsi que son utilité pratique petit devenir certaine dans tous les cas, puisqu’on a entre les mains la possibilité de puiser dans le système général ce qui est nécessaire pour chaque cas isolé et de l’appliquer aux conditions individuelles d’après un plan déterminé. En effet, on n’atteint pas son but en exécutant d’une manière générale des mouvements quelconques et en ne soumettant leur exécution à aucune autre loi que celle de l’arbitraire ; mais on doit faire entrer en compte la nature des mouvements, leur mode d’exécution, la durée de chaque exercice et la fréquence des exercices, en peu de mots, la convenance individuelle de la nature et de la somme des mouvements.

Ce système exerce en premier lieu une action salutaire sur l’état des personnes atteintes d’affections chroniques, auxquelles les prescriptions de la médecine recommandent en général l’exercice corporel dont on se faisait jusqu’ici une idée tout à fait indéterminée, entraînant dans son application mille embarras. Il offrira par exemple aux personnes qui prennent les eaux comme boissons ou comme bains, soit chez elles, soit dans les établissements spéciaux, un moyen certainement avantageux de se procurer, d’une manière plus complète, plus générale, mieux spécialisée et plus facile que cela ne serait possible par toute autre voie, un exercice corporel tout à fait efficace. Tout le monde sait que, dans tous ces traitements méthodiques, un exercice régulier, convenablement approprié, souvent même empreint d’un haut degré d’énergie, constitue un des adjuvants les plus essentiels du traitement. L’exercice rend même dans la plupart des cas de cette nature tout autre mode de traitement complètement inutile, comme on en arrivera à le reconnaître de plus en plus. La marche, qui constitue presque le seul mode d’exercice appliqué jusqu’ici est bien aussi entièrement salutaire, surtout lorsqu’elle vient se combiner avec l’aspiration continue d’un air pur et lorsqu’elle peut être exécutée dans des localités agréables qui procurent à l’oeil et à l’esprit l’avantage de se reposer sur des tableaux variés et pleins de fraîcheur. En effet, en faisant abstraction de cette circonstance que ce mode d’exercice, ainsi que nous l’avons déjà observé, est beaucoup trop exclusif et n’est conséquemment pas propre à la spécialisation et à la pondération nécessairement conformes à un plan déterminé dont il est besoin pour les applications à la thérapeutique médicale, la régularité de la marche, considérée comme exercice corporel, pourra en outre trop souvent être entravée par la continuité de l’inclémence du temps, ou par la trop grande chaleur, ou pourra être impossible pour les malades chez lesquels la nature de leur affection y met obstacle. La pratique de la gymnastique présente donc positivement pour tous les cas de ce genre le moyen le plus sûr d’arriver au but du traitement d’une manière qui soit bien régulière et le plus complètement conforme aux conditions individuelles, en tant que le traitement a pour base l’exercice corporel. Je pense donc que même tous ceux auxquels leur état corporel et les conditions extérieures de leur existence permettent de s’adonner à une marche méthodique, feront bien d’exécuter, malgré cela, journellement une certaine quotité d’exercices gymnastiques, tant dans un but général d’hygiène que dans le but vraiment utile de venir en aide à la consommation de l’eau qui a été bue [1], et de consacrer de même au simple exercice de la marche ou à tout autre exercice autant de temps que peut le comporter leur état. Il convient d’observer que, dans les établissements thérapeutiques dans lesquels il se rencontre régulièrement un grand nombre de cas de maladies du même ordre, les malades ont plus facilement que partout ailleurs l’occasion de se réunir en groupes gymnastiques assortis par la nature de l’affection ; ce qui apporte dans l’exercice un élément de camaraderie et de gaieté tout à fait efficace. Il y a encore dans cette réunion un très grand avantage pour ceux qui sont chargés de la direction médicale de ces traitements, celui de voir supprimer, de la manière la plus facile et la plus conforme au but que l’on se propose d’atteindre, ces difficultés et ces soucis qui viennent s’augmenter par la nécessité où elle se trouve de rendre toujours possible l’exécution de mouvements uniformes et continus qui puissent s’appliquer à la totalité des cas si divers qui peuvent se présenter.

Pour atteindre aussi complètement le but que je me suis proposé dans cet ouvrage, je me suis efforcé de rassembler dans un cadre facile à embrasser rapidement, parmi les formes d’exercice de gymnastique médicales qui peuvent être imaginées, toutes celles qui peuvent être exécutées dans toutes les circonstances, sans le secours de dispositions et de conditions spéciales, bien qu’elles soient cependant conformes au but que l’on se propose d’atteindre. Ces mouvements, classés d’après un système anatomique, embrassent dans leur ensemble les muscles qui, dans tout notre corps, président au jeu des articulations : ils constituent ainsi les formes fondamentales dont se compose la totalité des mouvements de la vie usuelle, des mouvements de la vie du travailleur. Ce système met chacun en état de se procurer tous ces avantages, si importants pour la santé, qu’un travail relativement peu considérable nous a permis de condenser, c’est-à-dire d’embrasser dans leur généralité tous ces avantages qui, grâce aux conditions d’activité de leurs professions, sont si profitables aux différentes catégories de la classe des individus qui sont astreints au travail corporel et qui, bien que, dans chaque nature de profession, la supériorité de cette répartition générale des exercices gymnastiques manque entièrement aux mouvements, sont cependant suffisants pour triompher d’un grande quantité d’autres influences perturbatrices de la santé, auxquelles la classe des travailleurs est exposée par les autres conditions de son existence. On peut bien se procurer autrement la même somme de mouvement et de fatigue, mais on ne peut pas obtenir un système analogue de mouvements d’une exécution libre qui embrasse dans son ensemble l’universalité de l’activité du corps, qui vivifie toutes les fonctions, pas plus que l’on ne peut réaliser la solution de cas spéciaux d’application de la gymnastique à la médecine. Ces mouvements procurent en même temps un avantage qui est loin d’être sans agrément, celui de déterminer un haut degré de développement, de souplesse, de force, d’agilité du corps et de persévérance pour les buts pratiques ordinaires, et conséquemment d’établir une base fondamentale essentielle pour tout autre exercice gymnastique, pour l’instruction militaire, pour l’exécution rationnelle de la danse, etc. ; de plus, si l’on continue ces mouvements avec persistance, ils nous assurent la prolongation de la conservation de la vigueur corporelle jusqu’à un âge très avancé. Tout cet ensemble rétrograde de métamorphoses qui est désigné sous le nom de vieillesse se trouve rejeté à une période plus avancée de la vie ; la plénitude de la force de rajeunissement des organes et par conséquent la vie elle-même se trouvent maintenues le plus longtemps possible à leur point culminant.

La possibilité de mettre partout à exécution les préceptes de la gymnastique de chambre et de les accommoder à toutes les circonstances la rend apte à constituer le moyen le plus convenable pour rétablir cette harmonie indispensable au plus haut degré de civilisation et la rend impossible à remplacer complètement par aucun autre ordre usuel de mouvements. Cette gymnastique doit par conséquent encore être recommandée, bien que dans une proportion moindre, à tous ceux auxquels la somme nécessaire de mouvement journalier ne manque pas afin que la pleine liberté de mobilité de leurs articulations dans tous les sens, la plénitude de l’ensemble des mouvements de chacune des articulations, se maintiennent d’une manière durable. C’est seulement dans l’avenir que l’on reconnaîtra d’une manière générale quelle importance présente non seulement comme moyen auxiliaire pour atteindre les divers buts de la pratique de la vie, mais aussi comme gain en plénitude de force, en vigueur et en prolongation de la vie, cette universalité de l’activité corporelle sous toutes ses faces, cette conscience de l’activité musculaire qu’elle développe, et cette élévation générale du degré d’énergie vitale qu’elle nous procure. Lorsqu’on n’utilise pas la totalité des dons si précieux dont la nature nous a gratifiés, mais lorsqu’au contraire on en laisse de côté un si grand nombre en dédaignant de s’en servir, cela constitue une offense envers celle qui nous les a accordés. Cette offense porte sa peine, et nous en sommes punis justement, tant par le retrait des dons que par d’autres peines encore plus fâcheuses.

Lorsqu’on veut employer la gymnastique comme moyen thérapeutique applicable à des cas spéciaux, on doit en général conseiller de prendre préalablement l’avis d’un médecin sur le choix des mouvements à exécuter et sur les modifications qu’il faut leur faire subir d’après les dispositions corporelles spéciales de chaque individu : il est même utile dans le cours du traitement de renouveler de temps en temps ces consultations.

Cet ouvrage offrira d’abord au médecin un moyen facile de se faire comprendre de son malade et au malade un point de départ positif, indispensable, pour l’exécution correcte des prescriptions du médecin. Du reste, dans la manière de disposer et de proportionner les exercices prescrits, on doit autant que possible considérer que les indications sommaires du médecin suffisent pour familiariser chacun avec la voie qui convient à son individualité. Lorsque l’application de la gymnastique est faite, non dans un but curatif spécial nettement défini, mais dans un but préventif d’hygiène générale, et constitue uniquement une application de la gymnastique à l’hygiène, et lorsqu’il ne se rencontre pas de conditions exceptionnelles, telles que les difformités organiques locales, etc., etc., il n’est pas même besoin de plus ample direction médicale. Les personnes même les plus occupées, telles que les hommes de cabinet, les bureaucrates, les employés des comptoirs des maisons de commerce, en un mot, tous les gens astreints à des occupations sédentaires qui ont le plus besoin de cette dose d’exercices qui ranime l’énergie vitale, pourront trouver dans cet ouvrage les indications nécessaires pour satisfaire leur besoin d’exercice corporel. Ils arriveront même d’une manière plus complète au but en consacrant une ou deux fois par jour un quart d’heure ou au plus une demi-heure à une gymnastique méthodique qu’en se promenant chaque jour pendant plusieurs heures. La gymnastique de chambre est surtout indispensable aux personnes sédentaires pendant la mauvaise saison, pendant laquelle un manque continu d’exercice accumule habituellement dans l’organisme des germes nombreux de maladies qui, tôt ou tard, donnent naissance à des maladies sérieuses. Le malheureux même qui s’est vu enlever par la paralysie, par la perte d’un membre ou par la cécité la possibilité de se procurer cette somme ordinaire de mouvements si nécessaire à la santé, pourra, même alors qu’il est cloué sur sa chaise ou dans son lit, trouver ainsi le moyen d’exécuter, avec ceux de ses membres qui sont encore doués de mobilité, les mouvements qui lui sont possibles, et soustraire ainsi sa santé aux inconvénients de l’immobilité complète [2]. Ce que nous venons de dire s’applique généralement à tous ceux qui, par une affection corporelle ou toute autre raison, se trouvent captifs dans leur chambre et y ressentent les fâcheux effets du manque d’exercice. Combien ne voit-on pas de femmes dans le grand monde qui, sans probablement être sérieusement malades, sont maladives et souffrantes, mais qui se porteraient bien si elles pouvaient prendre un exercice régulier et convenable ! Le médecin ordinaire insiste bien sur la nécessité de prendre de l’exercice, mais la meilleure volonté vient toujours échouer contre mille obstacles réellement insurmontables qui s’opposent à la pratique suivie de prescriptions de ce genre tout au plus exécutables jusqu’ici, et qui sont encore plus nombreux chez les femmes que chez les hommes.

Le but et le plan de cet ouvrage sont calculés le plus possible de manière à venir en aide au besoin général qui se fait sentir dans tous ces cas, quels qu’ils soient.

Voulant faciliter autant que possible la tâche de l’intelligence du médecin aussi bien que du malade, j’ai ajouté à la description de chaque exercice l’indication des applications thérapeutiques les plus essentielles qui peuvent en être faites et des effets qu’elles peuvent produire ; cela suffira pour fournir dans chaque cas particulier un point de départ pour la détermination des conditions de l’application du procédé aux besoins individuels.

P.-S.

Texte établi par PSYCHANALYSE-PARIS.COM à partir de l’ouvrage de D. G. M. Schreber, Gymnastique de chambre médicale et hygiénique, Cinquième édition (Traduite sur la 15e Édition allemande), Éd. G. Masson, Paris, 1867.

Notes

[1Les mouvements du tronc, que nous décrirons plus loin, sont tout spécialement aptes à remplir ce dernier but.

[2Voir à la fin de cet ouvrage : onzième prescription.

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