Seizième exercice. - Faire tourner le bras sur lui-même alternativement dans les deux sens, 30, 40, 50 fois [1].

Dix-septième exercice. - Décrire un 8 avec la main, 20, 30, 40 fois.

Dix-huitième exercice. - Fléchir et étendre les doigts, 12, 16, 20 fois.

Le seizième exercice se trouve mis en pratique de la manière la plus complète dans le mouvement que l’on exécute lorsqu’on veut enfoncer une vrille à bras tendu dans une pièce de bois.
Pour le dix-septième exercice, il faut avec la main décrire en l’air un huit placé horizontalement (\infty), et pour le dix-huitième, on doit écarter et étendre tous les doigts le plus possible et les fléchir ensuite jusqu’à ce que le poing soit bien fermé.
Dans les deux premiers exercices, la totalité des muscles rotateurs du bras et de la main, et dans le dernier, la totalité des muscles des doigts se trouvent mis en action. Ces mouvements exercent une influence favorable à la liberté du jeu de toutes les articulations du bras, du poignet et des doigts, et peuvent en outre être utilisés contre les mouvements de contractures, surtout si ces dernières sont goutteuses, des articulations de la main et des doigts ; ils sont également convenables à opposer, comme moyen auxiliaire du traitement, aux mouvements convulsifs de l’épilepsie et de la chorée et à la crampe des écrivains. Lorsqu’on a en vue un de ces buts thérapeutiques, on peut faire exécuter trois ou quatre fois par jour la dose complète de ces exercices, pourvu qu’il ne se produise pas de sensation de douleur.
Ces exercices sont encore utiles comme dérivatifs pour combattre les congestions sanguines, les douleurs et les névralgies de la tête et de la poitrine.
Dix-neuvième exercice. - Se frotter les mains, 40, 60, 80 fois dans tous les sens.

Ce mouvement bien connu consiste à se frotter avec force les faces internes, les paumes des deux mains l’une contre l’autre. Lorsque, dans cet exercice, les deux mains sont maintenues bien serrées l’une contre l’autre, presque tous les muscles, et notamment les muscles fléchisseurs des bras, ainsi que les muscles de la partie antérieure de la poitrine, sont mis en action avec une grande énergie.
Cet exercice doit être recommandé dans les cas où il est besoin d’obtenir une certaine somme d’universalité de mouvements énergiques : il peut être utilisé contre les paralysies de muscles des groupes qu’il met en activité et constitue un moyen rapide de s’échauffer les mains : son exécution, jointe à celle d’un mouvement de pieds que nous indiquerons plus tard, présente des avantages lorsqu’il s’agit de faire descendre le sang de la tête et de calmer l’excitation nerveuse du même organe. Cet exercice peut encore être opposé aux affections similaires des organes internes de la cavité thoracique. Mais, dans ce cas, il faut éviter de serrer trop fortement les paumes des mains l’une contre l’autre et de faire agir ainsi avec énergie les muscles de la poitrine : on doit se frotter légèrement les mains sans y mettre de force : on compense cette perte d’intensité dans le mouvement en prolongeant la durée de l’exercice, en le répétant deux ou trois fois [2].
Vingtième exercice. - Pencher le corps en avant et en arrière, 10, 20, 30 fois.

Les jambes étant fixes et bien tendues, on penche le corps en avant et en arrière ; en ayant soin que, dans ces deux mouvements, il se manifeste un écart aussi grand que possible entre la position extrême et l’axe du corps. Dans l’exécution de cet exercice ainsi que dans celle de tous les autres exercices du tronc qui vont suivre, il faut procéder avec douceur, avec uniformité et avec lenteur.
Le mouvement en avant est déterminé principalement par les muscles droits antérieurs de l’abdomen, et le mouvement en arrière par les muscles extenseurs du dos. Ces mouvements exercent donc une influence salutaire, provenant surtout d’une action mécanique, sur les fonctions abdominales dans les cas d’inertie de ces fonctions, de constipation, etc., etc. Ils peuvent encore ranimer la force vitale dans les muscles inférieurs du dos lorsqu’ils sont atteints de paralysie.
Vingt et unième exercice. - Pencher le corps latéralement, 20, 30, 40 fois de chaque côté.

Cet exercice consiste à incliner le corps latéralement, sans faire de violents efforts, en lui imprimant un mouvement de balancement de droite à gauche et de gauche à droite, et en ayant soin de maintenir toujours l’axe du corps dans un même plan vertical.
Ce mouvement est surtout déterminé par l’action des muscles abdominaux latéraux et postérieurs, et des muscles intercostaux. Il exerce directement une action avantageuse sur la circulation et sur les fonctions des organes situés des deux côtés de l’abdomen, et notamment sur le foie et sur la rate. Il doit être recommandé surtout dans tous les états pathologiques qui se rattachent aux engorgements du système de la veine porte.
Vingt-deuxième exercice. - Tourner le tronc, 10, 20, 30 fois de chaque côté.

Le tronc restant droit dans une position verticale, les jambes fixes et le dos bien tendu, on fait tourner la partie supérieure du corps autour de l’axe du corps, en décrivant ainsi un mouvement de rotation aussi étendu d’un côté que de l’autre.
Les muscles qui sont principalement en action dans cet exercice sont ceux des couches profondes du dos et des hanches (muscle iliaque). Comme ce mouvement occasionne chaque fois une tension et une extension mécaniques de la paroi abdominale antérieure du côté opposé, et, par suite, un dérangement, une légère constriction des intestins qui est uniformément répartie, tantôt dans un sens, tantôt dans l’autre, il active les fonctions normales des organes abdominaux ; il trouve en outre son application dans les cas de paralysie des muscles ci-dessus nommés et convient le plus ordinairement au traitement des paralysies dites de la moelle épinière.
Vingt-troisième exercice. - Exécuter un mouvement circulaire avec le tronc, 8, 16, 30 fois.

Le tronc, tournant seulement sur l’articulation des hanches, décrit de droite à gauche et souvent aussi de gauche à droite un cône dont la base circulaire est aussi étendue en long et en large que l’articulation de la hanche le permet. Dans toutes les phases du mouvement, le tronc est toujours de face, et par conséquent le mouvement n’entraîne aucune torsion de l’axe du corps.
Ce mouvement est déterminé par l’action de la totalité des muscles situés autour de la hanche : il met alternativement en activité l’ensemble des muscles abdominaux en observant une certaine cadence. Il produit une excitation générale de l’ensemble des organes digestifs, et doit par conséquent être recommandé avec beaucoup d’insistance lorsqu’il y a inertie des fonctions de ces organes ou bien lorsqu’il existe quelques-unes des nombreuses affections qui en dérivent. Si l’on veut avant tout et surtout exercer une action directe destinée à activer l’évacuation des excréments, il est plus convenable de n’exécuter le mouvement que dans une direction, de manière que la moitié postérieure de la courbe qui doit être décrite avec la tête et la partie supérieure du corps, ne suive qu’une direction de droite à gauche et que l’accentuation du mouvement se trouve chaque fois à ce moment de son exécution. Ces tensions cadencées des muscles abdominaux sont très convenables pour faire descendre les matières fécales du gros intestin.
Cet exercice doit aussi être conseillé dans la paralysie des muscles de la région des hanches et dans le vertige nerveux, parce que, répété souvent, il nous habitue peu à peu au mouvement circulaire de la partie supérieure du corps et de la tête. Lorsque le vertige présente un grand degré d’intensité, on devra en commençant s’asseoir pour exécuter le mouvement.
Vingt-quatrième exercice. - Redresser le tronc, 4, 8, 12 fois.

Le corps doit, dans cet exercice, être étendu dans une position bien exactement horizontale. Comme il est besoin pour cela d’un canapé ou d’un lit, et que ces objets ne sont pas toujours à la disposition des personnes. on a représenté dans la figure 24 un tapis plié en double. II serait également suffisant d’avoir à sa disposition deux coussins dont on placerait l’un sous la tête et l’autre sous le siège. Quelque moyen que l’on emploie, cet exercice pourra être facilement exécuté partout.
Le mouvement lui-même consiste à redresser simplement le tronc d’un seul coup dans une position verticale sans bouger les jambes. Dans les commencements beaucoup de personnes ne pourront réussir à exécuter ce mouvement qu’à la condition de se mettre aux pieds un contre-poids on de maintenir les pieds fixes en passant leurs extrémités sous un meuble bien ancré dans sa position : plus tard, ce moyen devient inutile. On croise d’abord les bras sur la poitrine ; si le mouvement réussit bien de cette manière, on en augmente la difficulté en plaçant les bras à côté de la tête ou derrière la tête comme cela est représenté dans la figure 24. Pour augmenter encore la difficulté, lorsque cela est nécessaire, on doit charger les mains de poids ou d’haltères (Il, règle X), en les maintenant toujours comme ci-dessus à proximité de la partie supérieure du corps.
Les avantages de cet exercice sont de mettre fortement en action tous les muscles abdominaux, et notamment les muscles antérieurs dont l’état d’activité et de tension exerce une influence directe prépondérante sur la totalité des fonctions de l’abdomen, et dont le développement est positivement négligé par beaucoup de personnes. Il suffit déjà de répéter cet exercice quatre à huit fois par jour pour en ressentir bientôt l’influence salutaire qui est accusée par la sensation immédiate d’une impression de chaleur à la surface de toute la région de l’épigastre. Cet exercice est tout à fait convenable à prescrire dans le manque de force ou la paralysie des muscles abdominaux, dans toutes les variétés d’engorgement chronique de l’abdomen et dans les affections qui en sont la suite, ainsi que dans les tentatives de cure radicale des hernies abdominales.
Remarque. Lorsque, même après avoir fixé les pieds de la manière qui a été indiquée plus haut, le malade éprouve encore de trop grandes difficultés, et aussi lorsqu’une certaine adresse, qui ne peut être acquise que par l’habitude, est nécessaire, ou bien lorsqu’il est besoin de transitions, comme cela se présente chez les personnes atteintes de hernies, chez les femmes qui ont déjà eu plusieurs enfants et chez lesquelles, en conséquence, les muscles de l’abdomen sont généralement un peu relâchés, etc., etc., il est convenable de faciliter le mouvement en relevant le tronc un peu au-dessus de la ligne horizontale à l’aide d’une interposition de coussins. En diminuant successivement le nombre de coussins, on obtient ainsi des transitions. Dans ces cas exceptionnels, l’emploi d’un canapé est très convenable.
Vingt-cinquième exercice. - Exécuter un mouvement circulaire avec la jambe, 4, 6, 8 fois avec chaque jambe.

L’une des jambes complètement tendue décrit un cercle aussi étendu que possible, en s’élevant aussi haut que possible ; aussitôt que le pied, revenu à son point de départ, touche le sol, l’autre jambe recommence le même exercice. On continue ainsi à opérer de même avec régularité et alternativement avec chaque jambe. Le haut du corps doit autant que possible être maintenu droit et immobile.
Comme, malgré cela, le centre de gravité varie un peu dans cet exercice, il s’y rattache un jeu de muscles assez complexe ; non seulement les muscles élévateurs de la jambe, mais la totalité des muscles inférieurs du tronc, surtout dans les régions dorsale et latérale, est mise fortement en action. Le but de cet exercice est de rendre libres les mouvements de l’articulation de la cuisse (articulation de la tête du fémur, articulation coxo-fémorale), surtout dans l’absence de souplesse de cette articulation qui provient d’un rhumatisme goutteux : il est bien entendu que l’on ne peut se livrer à cet exercice que lorsque toute trace d’affection inflammatoire de l’articulation a disparu.
Le même exercice est encore applicable au traitement de la paralysie des muscles des régions indiquées ; il doit être recommandé encore comme dérivatif, dans le cas d’afflux du sang vers la tête et la poitrine.
Vingt-sixième exercice. - Élever la jambe latéralement, 6, 10, 16 fois chaque jambe.

La jambe droite, complètement tendue, est soulevée verticalement à droite et ramenée ensuite à sa position primitive ; le même mouvement est alors exécuté par la jambe gauche. On continue ainsi eu changeant alternativement de jambe. Cet exercice, pour être exécuté autant que possible dans toute sa plénitude, exige qu’on mette une certaine énergie à son exécution, sans pourtant faire d’efforts violents pour soulever la jambe. Chaque fois qu’on a soulevé l’une des jambes, on soulève l’autre, et ainsi de suite alternativement.
Cet exercice met principalement en jeu les muscles latéraux de la hanche et de l’abdomen. Ses applications pratiques sont les mêmes que celles qui ont été indiquées pour le précédent exercice ; seulement son action sur la région du foie et de la rate, plus énergique, plus efficace par les secousses qu’elle détermine, en rend l’exécution utile dans les engorgements du système de la veine porte.
Cet exercice doit nécessairement être proscrit des applications de la gymnastique au sexe féminin.
Vingt-septième exercice. - Faire tourner la jambe sur elle-même, 20, 30, 40 fois chaque jambe.

La jambe, bien tendue et maintenue libre sans toucher le sol, est tournée avec force en dehors, la pointe restant en l’air, de telle manière que l’accentuation se trouve précisément au moment où la jambe tourne en dehors, correspondant ainsi à la prédominance normale dans laquelle les muscles qui font tourner la jambe en dehors se trouvent par rapport aux muscles qui la font tourner en dedans. Ce mouvement est exécuté plus facilement, plus nettement et plus complètement, lorsqu’on fait accomplir à chaque jambe toute sa tâche immédiatement sans faire alterner son mouvement avec celui de l’autre jambe.
Il y a dans ce cas action simultanée des muscles extenseurs et rotateurs de la jambe. Les applications de cet exercice sont tout à fait les mêmes que celles du 25.
Vingt-huitième exercice. - Rapprocher les jambes, 4, 6, 8 fois.

Les jambes légèrement écartées, reposant seulement sur la pointe des pieds, qui est tournée en dehors, comme cela a lieu dans la position de traîner, sont rapprochées l’une de l’autre par une sorte de glissement sur le sol, sans par conséquent en détacher la pointe des pieds ; pendant ce mouvement, les genoux doivent rester bien tendus. Le rapprochement des jambes se produit au moyen d’une suite de petits mouvements saccadés de chaque jambe exécutés alternativement de telle manière que les deux jambes arrivent simultanément à la position verticale.
Cet exercice met fortement en action les muscles de la face interne du haut de la cuisse et du péroné. Son application est avantageuse dans les cas de paralysie des pieds ; elle présente aussi de l’utilité comme moyen de dérivation dans les cas de congestion de la tête et de la poitrine.
Vingt-neuvième exercice. - Étendre et fléchir le genou en avant, 6, 8, 10 fois pour chaque jambe.

La jambe, fortement fléchie à l’articulation du genou, est étendue lentement en avant de manière que la tension des muscles soit assez complète pour que l’effacement de la proéminence au genou soit aussi grand que possible. Ce mouvement doit être exécuté alternativement avec les deux jambes.
La plupart des muscles fléchisseurs et extenseurs de la jambe et du pied, jusques et y compris ceux qui sont placés dans le bassin, sont mis énergiquement en action par cet exercice.
Les avantages que peut nous présenter cet ensemble de mouvements sont de contribuer à rendre libre l’articulation du genou dans les cas de rigidité, exempte de douleur, de cette articulation. Cet exercice peut aussi être appliqué dans le traitement de la paralysie des groupes de muscles indiqués et servir à activer la circulation du sang dans les organes situés bien avant dans l’abdomen, surtout dans les cas d’existence de bourrelets hémorroïdaux ; il peut encore être utilisé comme dérivatif pour faire descendre le sang lorsqu’il afflue vers les parties supérieures du corps.
Trentième exercice. - Étendre et fléchir le genou en arrière, 10, 12, 16 fois pour chaque Jambe.

D’après la disposition anatomique de l’articulation coxo-fémorale, la jambe ne peut pas, en arrière, être soulevée au-dessus du sol autant que cela peut avoir lieu en avant. Le corps restant dans une position verticale, on soulève, autant que cela est possible, la jambe bien tendue en arrière : on plie alors avec force le genou jusqu’à ce que la flexion soit complète, puis on l’étend de nouveau. Cet exercice s’exécute plus facilement en faisant accomplir de suite à chaque jambe sa tâche complète sans faire alterner après chaque mouvement l’une des jambes avec l’autre.
Cet exercice concerne également la plupart des muscles extenseurs et fléchisseurs de la jambe et des pieds, qui agissent toutefois ici dans un sens opposé à celui du mouvement précédent ; il étend aussi son action aux muscles inférieurs du dos. Son exécution et celle de l’exercice précédent, réunies ensemble, mettent en activité la totalité des muscles fléchisseurs et extenseurs de la jambe.
L’exercice dont il est ici question influe favorablement sur la liberté du jeu de l’articulation du genou dans les commencements de paralysie de la moelle épinière et du pied ; il est d’un bon effet comme dérivatif dans les congestions et les névralgies de la tête et de la poitrine.