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Luc Magnenat

Freud

Collection « Idées Reçues »

Date de mise en ligne : vendredi 29 juin 2007

Luc Magnenat, Freud, Collection « Idées Reçues », Éd. Le Cavalier Bleu, Paris, Format Poche, 128 pages, 9 €.

1856-2006
Freud a 150 ans

Freud a ouvert une boîte de Pandore, l’inconscient. L’onde de choc de sa découverte a secoué le XXe siècle. La psychanalyse était née. Les découvertes de Freud furent ressenties comme libératrices ou dangereuses. Il fut vilipendé et protégé, il fut un génie pour les uns ou un charlatan pour d’autres. Aujourd’hui encore son oeuvre suscite d’intenses résistances. Pour les 150 ans de Freud, cet ouvrage tente de faire le concernant ce qu’il a passé sa vie à faire concernant les autres : démonter les idées reçues :
 « Freud est un pur produit de la bourgeoisie viennoise. »
 « Freud était un mari volage et un père écrasant. »
 « Il a découvert l’inconscient. »
 « Freud ramène tout à la sexualité. »
 « Le complexe d’Œdipe explique tout. »
 « Il a révolutionné la psychiatrie. »
 « Freud était antireligieux. »
 etc.

L’auteur
 Luc Magnenat est psychiatre et psychanalyste. Il est également membre de la Société Suisse de Psychanalyse, de l’Association Psychanalytique Internationale d’Histoire de la Psychanalyse.

EXTRAITS

Introduction

Freud a ouvert une boîte de Pandore, l’inconscient. L’onde de choc de sa découverte a secoué le XXe siècle. Sa création, la psychanalyse, est un instrument de connaissance de l’être humain, à partir de la découverte de ses secrets les plus intimes ses fantasmes sexuels et agressifs, l’histoire enfouie de ses relations d’enfance et d’adolescence. La psychanalyse place chacun de nous dans un dilemme inextricable. Elle suscite le désir d’explorer notre vie inconsciente et de nous l’approprier en piquant au vif de notre intimité dans le même mouvement, elle provoque les résistances les plus intenses, car le plus intime en nous ne cesse d’aspirer au plus grand secret. Les idées reçues sont une expression de ces résistances. Elles rassurent l’individu aux prises avec l’énigme de sa vie inconsciente en lui offrant des vues conformes à ses souhaits plutôt qu’à la vérité de sa nature profonde.

Découvrir le fonctionnement du psychisme humain fut pour Freud, qui se prit pour cobaye dans son auto-analyse, une découverte de son propre psychisme. Peu d’hommes ont dévoilé une si large part de leurs sentiments intimes et de leurs désirs inavouables dans une quête destinée à demeurer inachevée, la compréhension de soi-même. Freud eut le courage de s’intéresser aux avatars du discours inconscient tels qu’ils se manifestent dans nos rêves, dans les symptômes psychiques qui commandent nos destins individuels et collectifs, dans les accidents les plus anodins de notre vie quotidienne — nos lapsus, nos oublis, nos actes manqués et nos traits d’humour.

Jusqu’à quel point Freud s’est-il personnellement exposé ? Sa préface à L’interprétation des rêves (1900) y répond : « Je n’avais le choix qu’entre mes propres rêves et les rêves de mes malades en traitement psychanalytique. Je ne pouvais utiliser ces derniers. Pour communiquer mes propres rêves, il fallait me résigner à exposer aux yeux de tous beaucoup plus de ma vie privée qu’il ne me convenait et qu’on ne le demande à un auteur qui n’est point poète, mais homme de science. Naturellement, je n’ai pu résister à la tentation d’atténuer nombre d’indiscrétions par des omissions et des substituts toujours pour le plus grand détriment de mes exemples. »

La mise au secret de la correspondance de Freud, souhaitée par lui de son vivant et imposée par sa fille Anna après sa mort, a obéi au même souci de discrétion. Cette mise au secret visait à protéger la sphère intime du premier cercle d’analystes, de leurs proches et de leurs patients. Bien que légitime, elle contrevenait à une aspiration psychanalytique et historiographique fondamentale enraciner la compréhension d’une théorie dans l’expérience personnelle de celui qui l’élabore. Comme le relève l’historien Falzeder, « la théorie psychanalytique ne pénètre pas dans la tête des analystes comme un démon venu de nulle part, mais jaillit précisément de leurs expériences les plus intimes » (2005). L’oeuvre de Freud étant étroitement nouée aux aléas de sa vie et au contexte culturel dans lequel il a grandi, l’histoire de la psychanalyse trouve tout son sens dans la mise en évidence de cette articulation.

Durant les années quatre-vingt-dix, la levée prudente du secret des archives et la publication d’une partie de la correspondance de Freud ont relancé les recherches en histoire de la psychanalyse. J’ai puisé dans cette riche moisson de quoi déplier une vingtaine d’idées reçues sur Freud, réunies en me souvenant de ce que j’imaginais de lui avant de le lire et de pratiquer la psychanalyse, en écoutant ma famille et mes amis fantasmer sur lui, en collectant les réactions de mes patients lors de leur premier contact avec la pensée psychanalytique.

En refusant la distinction du normal et du pathologique, en prenant en considération le sexuel infantile, Freud a-t-il révolutionné ou subverti la psychiatrie ? En mettant l’accent sur la puissance du désir sexuel, a-t-il négligé les forces destructrices qui opèrent à notre insu en chacun de nous ? En révélant l’image d’un homme gouverné par son inconscient, pris dans l’étau de ses désirs et des exigences culturelles, Freud a-t-il vraiment questionné subversivement notre libre arbitre ? Est-il le père de l’inconscient ou cette découverte était-elle dans l’air du temps ? En quoi l’inconscient freudien différait-il, par exemple, de celui des romantiques ? Quel fut le terreau qui, dans la vie et la culture de Sigmund Freud, se révéla si nutritif et si propice au développement de son génie et de son oeuvre ?

Ses découvertes furent ressenties comme libératrices ou dangereuses. Freud fut vilipendé et protégé, il fut un génie pour les uns ou un charlatan pour d’autres. Aujourd’hui encore, son oeuvre suscite d’intenses résistances. Les pamphlets anti-psychanalytiques passionnels de certains historiens américains et français témoignent a contrario de la verdeur et de l’actualité des découvertes freudiennes. Ces phénomènes de rejet sont inéluctables. Ils constituent le reflet social de ce qui est vécu dans l’intimité d’une cure analytique où chaque découverte sur soi-même se paie d’intenses résistances personnelles issues (le la singularité de l’inconscient, cet objet d’étude dont, par définition, personne ne veut rien savoir.

J’ai l’espoir qu’une plus grande liberté d’exercer un intérêt critique à l’égard de Freud, de ses successeurs et de leurs oeuvres naisse du commentaire de ces idées reçues.

Puisse le lecteur y trouver le désir de lire Freud dans son texte.

Voir en ligne : Luc Magnenat : Freud sur le site Le Cavalier Bleu

P.-S.

Les collections idées reçues
 Issues de la tradition ou de l’air du temps, mêlant vrai et faux, les idées reçues sont dans toutes les têtes. L’auteur les prend pour point de départ et apporte dans cette collection un éclairage distancié et approfondi sur ce que l’on sait ou croit savoir.

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