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Richard von Krafft-Ebing

 R. Von Krafft-Ebing, Psychopathia sexualis, Étude médico-légale, traduite par Émile Laurent et Csapo. In-8°. Georges Carré.

« L’ouvrage de M. le professeur Krafft-Ebing sur la psychopathie sexuelle est surtout une étude de médecine légale qui s’adresse aux
médecins légistes et aux hommes de loi. Si nous avions à l’apprécier à ce point de vue, nous ne pourrions que louer la richesse des documents, la précision de l’analyse et la pensée morale qui l’inspire : sauver l’honneur de quelques malades devant l’opinion publique et devant la justice. — Mais une critique de ce genre serait déplacée ici. Nous n’avons à parler que de la partie psychologique de l’œuvre, c’est-à-dire du premier chapitre, que l’auteur intitule « Fragments d’une psychologie de la vie sexuelle ». Ce n’est pas que l’on ne puisse tirer des conclusions psychologiques de tous les chapitres suivants, de l’étude du sadisme, du masochisme, de l’uranisme, de la nécrophilie, du satyriasis et autres déviations ou exagérations de l’instinct génital ; mais ce travail est à faire par le lecteur, à qui M. le professeur Krafft-Ebing, préoccupé d’un autre dessein, n’en donne que les éléments.

Le premier chapitre est bien, comme le dit l’auteur lui-même, composé de fragments, et l’on y chercherait vainement les principes d’une psychologie de l’amour, mais ces fragments ont leur ordre et quelques-uns contiennent des aperçus ingénieux.

C’est d’abord une étude rapide de la vie sexuelle dans son développement historique et humain, où elle crée successivement la famille, le foyer, la propriété ; puis dans son développement individuel, où elle engendre le sentiment esthétique, la poésie, le courage et l’action. Les manifestations morales de cette vie se différenciant avec les sexes, M. le professeur Krafft-Ebing fait alors la psychologie sexuelle de l’homme et de la femme ; il compare le caractère violent, passager, sensuel de l’amour masculin au caractère moins intense, moins sensuel, mais plus durable, plus sérieux, plus familial, de l’amour féminin ; enfin, dans une dernière partie, il étudie quelques-unes des causes déterminantes de l’amour, et en particulier l’influence des fétiches, brimborions insignifiants ou parties quelconques du corps aimé, sur l’excitation amoureuse.

Dans l’étude du développement individuel de la vie sexuelle, M. le professeur Krafft-Ebing revient avec quelques détails précis sur les analogies souvent signalées entre l’amour et le sentiment religieux.

De part et d’autre il constate deux éléments fondamentaux identiques : le sentiment de la dépendance et l’espoir d’une félicité sans borne ; cette félicité paraît dans les deux cas infinie en temps et en qualité. Dans la vie religieuse, ces éléments engendrent le besoin de s’humilier, d’offrir des sacrifices, quelquefois de se torturer et de se mutiler, pour faire œuvre de soumission et acquérir le bonheur rêvé. « L’exaltation du délire religieux peut amener à trouver la joie dans le sacrifice des autres, si la notion du bonheur religieux est plus forte que la pitié que nous inspire la douleur d’autrui. Des phénomènes analogues peuvent se produire dans le domaine de la vie sexuelle, ainsi que le prouvent le sadisme et particulièrement le masochisme. Ainsi l’affinité souvent constatée entre la religion, la volupté et la cruauté peut se résumer dans la formule suivante le sens religieux et le sens sexuel, arrivés au maximum de leur développement, présentent des similitudes en ce qui concerne le quantum et la nature de l’excitation. Ils peuvent donc se substituer dans certaines conditions. » II n’est pas jusqu’au fétichisme de certains amoureux que M. Krafft-Ebing ne retrouve, avec de notables différences toutefois, dans le sentiment religieux.

Ces analogies sont peut-être discutables, mais elles ont le mérite d’être indiquées d’une façon précise, et leur étude constitue la partie la plus curieuse du chapitre que nous venons d’analyser.

D’ailleurs, nous ne saurions trop le répéter, l’intérêt du livre est ailleurs, et peut-être y aurait-il quelque indiscrétion à insister plus longuement sur un chapitre de psychologie qui ne sert que de préambule à l’ouvrage si connu et si universellement apprécié de M. le professeur Krafft-Ebing. » (Dr Dumas, « R. Von Krafft-Ebing », Revue philosophique de la France et de l’étranger, n° 7-12, t. XLII, 21e année, Éd. Félix Alcan, Paris, 1896, pp. 106-107).

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