« Je m’excuse auprès des psychologues qui sont ici, mais je n’aime pas beaucoup la psychologie positive en elle-même ; on pourrait prendre cette genèse pour de la psychologie positive ; elle me paraît plus profonde en sa portée, comme étant de l’ordre de l’histoire et du mythe. Et je pense, d’après le rôle que Freud fait jouer à cet affectif primordial, en tant qu’il va engendrer l’intelligence, qu’il faut l’entendre comme l’enseigne le Dr Lacan : c’est-à-dire que la forme primaire de relation que psychologiquement nous appelons affective, est elle-même située dans le champ distinctif de la situation humaine, et que, si elle engendre l’intelligence, c’est qu’elle comporte déjà à son départ une historicité fondamentale ; il n’y a pas l’affectif pur d’un côté, tout engagé dans le réel, et l’intellectuel pur de l’autre, qui en dégagerait pour le ressaisir. Dans la genèse ici décrite, je vois une sorte de grand mythe ; et derrière l’apparence de la positivité chez Freud, il y a ce grand mythe qui la soutien » (Jean Hyppolite, « Sur la Verneinung de Freud », J. Lacan, Écrits, Seuil, Paris, 1966).