« L’analyse qu’il propose est trop complexe et sophistiquée pour qu’on se hasarde à la résumer : elle autorise Jacques Nassif à juger que la tentative de Lacan de “faire entendre la voix silencieuse de Freud là où la lecture, si excellente et explicite que fût sa plume (...) n’a pas évité de verser dans le plus plat des académismes” a échoué, comme a échoué celle de faire entendre sa propre voix dans la transcription des séminaires. À propos de ce dernier échec, ou de ce qui serait, selon Nassif, le “refoulement” par Lacan de “sa propre découverte” quant à la voix comme “pulsion invocante”, plusieurs questions se posent. A-t-il été provoqué par la volonté d’accaparement de quelques héritiers “sectaires”, soucieux d’établir une orthodoxie sous la loi d’un Écrit aux allures de mythe ou d’Arlésienne (“la publication officielle des séminaires se retarde et se diffère, on se demande en fonction de quels impératifs !”) et de rendre muette toute parole qui tirerait une pertinence de ce qu’elle aurait entendu et enregistré de la “voix” de Lacan ? » (Robert Maggiori, Libération.fr).