« Il est vrai qu’une cure apprend à regarder ses symptômes d’une façon différente, ce qui paraît, aux yeux de nos auteurs, le comble de l’imposture. La rage impuissante qui s’étale dans ce livre m’a donc bien fait rire. Quoi ! On a beau répéter que les gens sont victimes de la suggestion, complices d’une ineptie scientifique, aux effets parfois mortels, et ils s’allongent encore ? On n’a sûrement pas aboyé assez fort...
On a désormais le symétrique inverse de l’idée de Popper. Etant désormais "acquis" que la psychanalyse est une imposture, contester cette prémisse prouve soit votre bêtise, soit votre incapacité symptomatique à renoncer à vos croyances. Tout contre-argument confirme votre mauvaise foi. Et l’idée même d’en débattre suscite commisération souriante ou soupçon de fraude. Le Livre noir empile les exemples de ce sophisme retourné : tout serait suggestion, ou conditionnement (...). Hélas, il n’y a aucun critère qui permette de s’assurer qu’on n’est pas suggestionné, ou conditionné, en un sens si général. Par exemple, cher lecteur, ce que tu lis en ce moment n’est pas un argument, c’est une suggestion insidieuse, un essai de te conditionner ! » (Pierre-Henri Castel, LeMonde.fr).