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Artopologie

Désir d’enfants

Et que l’enfant paraisse...

Date de mise en ligne : samedi 24 décembre 2005

Auteur : Pascal ZENTZ

Immanent : Ce qui est compris dans la nature d’un être, qui ne demande pas que l’on fasse appel, pour en rendre compte, à un principe extérieur.

Immanent, dans l’usage, ce mot est le plus souvent utilisé pour tenter de décrire la nature de Dieu. « Dieu est cause immanente (...) de toutes choses » écrivait ainsi Spinoza.

La définition littérale du mot permet toutefois de l’appliquer à des principes plus « terrestres ».

À la justice par exemple, à la générosité ou bien encore à l’égoïsme, enfin plus généralement à toute institution, valeur, qualité ou défaut, à partir du moment où ils sont compris dans la chose ou l’être qui les exprime.

Parmi tous nos désirs, et ils sont nombreux, il me paraît impossible de qualifier autrement que par « immanent », le désir d’enfants.

Procréer, transmettre la vie, est profondément de notre nature.

L’univers est constitué, les mythologies le décrivent abondamment, de deux mondes ; celui des Dieux (Olympe, Paradis) et celui des mortels (Terre, matérialité).

Les hommes sont nés des Dieux par pouvoir Divin et les hommes naissent des hommes, par le merveilleux pouvoir de la vie.

Dieu est immanent, notre désir d’enfants est immanent, le lien entre Divin et Humain réside peut-être là.

Nous avons donc sur cette terre un morceau d’Olympe, de Paradis, une partie du pouvoir des dieux, celle de donner la vie.

Mais voilà, parfois cela ne marche pas. L’infécondité est de notre côté du monde. Ce n’est pas nouveau. Au fil des millénaires, depuis que l’histoire s’exprime, on retrouve ce drame dans nombre de témoignages.

Toujours, les femmes et les hommes ont tenté de trouver des moyens de lutte. On a retrouvé lors de fouilles archéologiques, des statuettes dédiées à la fécondité. Des Déesses que l’on implorait probablement, qui faisait l’objet de culte de toute nature et que les humains chargeaient de leurs espoirs de voir naître leurs enfants. Et combien de prières, combien d’ex-voto font encore aujourd’hui résonner les mûrs de nos églises de ce vibrant appel : « Faîtes qu’un enfant me soit donné ».

De tout temps le monde de la terre a imploré le monde du ciel ; « vous qui pouvez tout, aidez-nous ! »

Zeus n’a-t-il pas mis au jour Athéna en se faisant fendre le crâne d’un coup de hache ? L’archange Michel n’a-t-il pas, sur l’ordre de Jahvé, créé Adam de la poussière du chaos ?

Ces dieux qui peuvent ainsi donner la vie par simple effet de volonté, sont-ils donc sourds à nos appels ?

D’évidence, ils n’écoutent pas. Alors l’humanité a évolué, les « arrangements » pour procréer ont évolué aussi. Pas très loin dans le temps, les rois en difficulté faisaient appel à de vaillants sujets pour assurer leur descendance. Combien de femmes, de couples, ont utilisé dans la peur et la culpabilité, tous les moyens possibles ?

La médecine propose aujourd’hui, du moins dans l’hémisphère Nord du monde terrestre, des techniques d’assistance de plus en plus fines. L’éprouvette vient en renfort à la prière.

Juste en renfort, parce qu’au bout de toutes les solutions, naturelles ou assistées, c’est la vie qui décide. C’est notre corps qui arbitre.

Ces dieux tout-puissants que j’évoquais plus haut ont doté notre organisme biologique, d’un fabuleux mécanisme de vie.

Notre corps abrite une machine à reproduire extrêmement performante.

À peine sommes nous conçu, que très rapidement, ses systèmes se mettent en place. D’abord nous sommes tous femme, puis une différentiation apparaît et sous l’influence des processus cellulaires, nous restons femme ou devenons hommes. Durant l’adolescence, la maturité sexuelle se poursuit et aboutit. Adultes, nous disposons enfin d’organes reproducteurs opérationnels, afin de transmettre la vie à notre tour.

Ces organes sont prodigieusement adaptés. Ils sont en fait des transformateurs qui vont permettre de mêler notre ADN à un autre, afin qu’apparaisse un nouvel humain singulier.

L’unique but de la vie, dans ce domaine, est donc de faire en sorte que deux ADN génère un individu neuf, vivant, performant et si possible plus résistant et adapté que ses géniteurs.

Pour cela, un ensemble de filtres, sécurités, vérifications, est mis en place par notre biologie. Pour la vie, l’erreur doit être minimisée à tout prix.

Parallèlement, les chances de réussite doivent être aussi élevées que possible. Alors dans notre corps tout est organisé pour amplifier au maximum la probabilité de fécondation.

Justesse des cycles hormonaux, température, chronologie, disposition anatomique des organes, sont qelques exemples des systèmes nombreux et minutieux, prévus pour qu’apparaisse la vie.

Il n’y a pas que les organes qui concourent à ce merveilleux projet. Nos hormones irriguant tout notre corps, baignent donc notre cerveau. Elles influent sur notre psychisme et notre psychisme peut modifier leur expression. Bien que peu souvent mis en cause, il peut déterminer la facilité ou la difficulté d’obtention d’une grossesse.

L’histoire de notre vie, les évènements qui se sont gravé dans notre inconscient, peuvent dans le plus grand silence agir sur notre fécondité.

Lorsque des difficultés se présentent, il faut s’adresser à la médecine. Rechercher dans le corps si des obstacles organiques existent, vérifier le bon fonctionnement des cycles hormonaux, procéder à tous les examens nécessaires, chez les femmes et aussi chez les hommes. Et voir si, dans le psychisme, tout est en place pour porter le projet vers sa réussite.

Quand tout a été tenté. Lorsque tous les chemins ont été explorés. Quand toutes les prières ont été dites, tous les appels lancés. Quand rien ne peut plus rien. La cause n’est pas perdue pour autant.

Les dieux ont déposé dans nos corps les matrices des nouvelles vies. Dans leur détermination, ils nous ont doté d’organes, de désir et surtout d’amour.

Qui est l’enfant ? Est-il seulement un assemblage de cellules ? Une fécondation suivie d’une grossesse qu’il faudra mener à terme ? Un vivant que l’on devra nourrir, réchauffer, protéger, instruire ?

Je suis un homme, je sais que pour une femme l’immanence du désir d’enfant peut devenir besoin viscéral, et que les réponses à ces questions deviennent délicates.

Un enfant est un nouvel être humain, qui outre la satisfaction de ses besoins vitaux, ne pourra vivre et s’épanouir que s’il connaît l’amour.

Naître n’est pas seulement sortir du ventre d’une mère, naître c’est être porté dans le monde des hommes par l’amour de ses parents.

Acte sexuel, procréation médicalement assistée, adoption, comment exprimer ce morceau d’Olympe, de Paradis qui est en nous ? Peut-on comme les dieux, engendrer la vie du seul effet de notre volonté ?

Il n’y a pas une réponse, il y a des milliards de réponses, autant que d’individus de ce coté du monde.

Si l’on porte le regard au-delà des mécanismes physiologiques, au-delà des techniques médicales, au-delà de la génétique, au-delà des codes sociaux, vers le nouvel être que l’on attend, vers sa vie, vers son épanouissement ; alors le pont entre la terre et le ciel est jeté.

Et que l’enfant paraisse...

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