« Qu’est-ce qu’un bon psychanalyste ? Et un mauvais ?
– Michel Plon : Il peut y avoir des imposteurs, des charlatans, comme dans tout métier. Le propre d’un analyste c’est d’être au clair avec ce qu’il a pu identifier de son désir d’analyste dans le cours de sa ou de ses propres analyses, avec ce qui, de son histoire, a pu le conduire à avoir le désir d’écouter des sujets en demande d’analyse. À cela il faut adjoindre d’autres démarches, qu’il s’agisse du contrôle (supervision), procédure qui consiste pour l’analyste à aller parler avec un autre analyste afin d’entendre ce qui dans son rapport à un patient fait obstacle à son écoute, ou qu’il s’agisse de groupes de travail et séminaires auxquels il participe. Autant de passages obligés qui sont l’occasion de se remettre en question. Est analyste celui dont la présence, dont l’écoute et les interventions ne constituent pas des obstacles à ce qu’un patient puisse faire son analyse, c’est-à-dire se trouver lui-même, se rencontrer. Cela implique de la part de l’analyste la patience, la retenue, l’intérêt pour ce qui est en train de devenir, d’advenir dans une cure, et, partant, le respect absolu de la liberté du patient. Mais il faut aussi savoir qu’un analyste ne l’est pas nécessairement pour tout le monde, que le choix de tel ou tel analyste par un sujet est en réalité l’effet du transfert, sans lequel il n’y a pas d’analyse » (Michel Plon, L’Humanité.fr).