« Mais le sommet des plaisirs de bouche semble, étrangement, atteint pendant la traversée de l’Atlantique, lors du célèbre voyage aux Etats-Unis entrepris en 1909 avec Jung et Ferenczi. “À notre grande satisfaction, Jung nous informe qu’il s’est décidé à renoncer à l’abstinence et nous demande de l’encourager un peu”, écrit Freud le premier soir. Quelques jours plus tard, il confirme : “Jung picole vaillamment avec nous. (...) Hier après-midi, nous avons été totalement incapables de faire autre chose que manger et nous nous sommes endormis comme d’autres passagers sur nos chaises.” À propos de l’expédition américaine, dans la préface de l’édition française, Elisabeth Roudinesco précise : “Le lecteur français découvrira une nouvelle fois (...) qu’en arrivant devant la statue de la Liberté, Freud ne prononça pas cette phrase : "Ils ne savent pas que nous leur apportons la peste.” C’est en effet Jacques Lacan qui la lui attribua en 1955, à l’issue d’une conversation avec Jung, lequel, sans doute, l’avait inventée. » (Natalie Levisalles, Libération.fr).