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Richard von Krafft-Ebing

Coups et blessures, mauvais traitements sur des animaux par sadisme

Psychopathia Sexualis : V. — La vie sexuelle morbide devant les tribunaux

Date de mise en ligne : samedi 15 janvier 2011

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Richard von Krafft-Ebing, Études médico-légales : Psychopathia Sexualis. Avec recherche spéciales sur l’inversion sexuelle, Traduit sur la 8e édition allemande par Émile Laurent et Sigismond Csapo, Éd. Georges Carré, Paris, 1895.

Dangers des délits sexuels pour le salut public. — Augmentation du nombre de ces délits. — Causes probables. — Recherches cliniques. — Les juristes en tiennent peu de compte. — Points d’appui pour juger les délits sexuels. — Conditions de l’irresponsabilité. — Indications pour comprendre la signification psycho-pathologique des délits sexuels. — Les délits sexuels. — Exhibitionnistes ; fricatores ; souilleurs de statues. — Viol ; assassinat par volupté. — Coups et blessures, dégâts, mauvais traitements sur des animaux par sadisme. — Masochisme et servitude sexuelle. — Coups et blessures ; vol par fétichisme. — Débauche avec des enfants au-dessous de quatorze ans. — Prostitution. — Débauche contre nature. — Souillure d’animaux. — Débauche avec des personnes du même sexe. — Pédérastie. — La pédérastie examinée au point de vue de l’inversion sexuelle. — Différence entre la pédérastie morbide et non morbide. — Appréciation judiciaire de l’inversion sexuelle congénitale et de l’inversion acquise. — Mémoire d’un uraniste. — Raisons pour mettre hors des poursuites judiciaires les faits d’amour homosexuel. — Origine de ce vice. — Vie sociale des pédérastes. — Un bal de mysogines à Berlin. — Forme de l’instinct sexuel dans les diverses catégories de l’inversion sexuelle. — Pædicatio mulierum. — L’amour lesbien. — Nécrophilie. — Inceste. — Actes immoraux avec des pupilles.

3. COUPS ET BLESSURES, DÉTÉRIORATION D’OBJETS, MAUVAIS TRAITEMENTS SUR DES ANIMAUX, PAR SUITE DE SADISME.

Autriche, § 152, 411 ; Allemagne, § 223 ; Autriche, § 85, 468 ; Allemagne, § 303 ; Ordonnance de police autrichienne ; Allemagne, Code pénal, § 300 ; mauvais traitements sur les animaux.

À côté de l’assassinat par volupté, que nous avons traité dans le chapitre précédent, on rencontre aussi des manifestations plus atténuées des penchants sadistes, telles que les piqûres jusqu’au sang, la flagellation, la souillure des femmes, la flagellation des garçons, les mauvais traitements sur des animaux, etc. La signification lourdement dégénérative de ces cas ressort clairement des observations analysées dans le chapitre de la pathologie générale de ce livre. Les dégénérés intellectuels de ce genre, s’ils sont incapables de dompter leurs envies perverses, ne peuvent être que l’objet d’un internement dans un asile d’aliénés.

Observation 185. — X…, vingt-quatre ans, parents sains, deux frères morts de la tuberculose, une sœur souffre de crises périodiques. À l’âge de huit ans, X… éprouvait déjà une singulière sensation de volupté avec érection toutes les fois qu’à l’école il pressait son abdomen contre le banc.

Il se procura souvent ce plaisir. Plus tard masturbation mutuelle avec un camarade d’école. La première éjaculation a eu lieu à l’âge de treize ans. Au premier essai de coït qu’il fit à l’âge de dix-huit ans, il fut impuissant. Il continue l’auto-masturbation ; il est atteint d’une neurasthénie grave, après la lecture d’un ouvrage populaire qui décrivait les suites funestes de l’onanisme. Il s’améliore par l’hydrothérapie. En renouvelant un essai de coït, il est de nouveau impuissant. Retour à la masturbation. Celle-ci échoue avec le temps. Alors X… saisit des oiseaux vivants par le bec et les agite en l’air. L’aspect de l’animal torturé produit l’érection tant désirée. Aussitôt que l’animal touche avec la pointe de ses ailes le pénis, il y a éjaculation avec grande volupté. (Dr Wuchholtz, Friedreichs Blætter f. ger. Med., 1892, fasc. 6, p. 136.)

Observation 186 (sadisme commis sur des garçons et des filles par un idiot moral). — K… quatorze ans et cinq mois, tue un petit garçon d’une manière cruelle. L’enquête constate, outre deux cas d’homicide, une série de sept cas dans lesquels K… a cruellement torturé des petits garçons. Tous ces enfants avaient entre sept et dix ans. K… les attirait dans un endroit désert, les déshabillait complètement, leur liait les mains et les pieds, les attachait solidement à un objet quelconque, leur bâillonnait la bouche avec un mouchoir et les battait avec un bâton, une courroie ou un bout de corde, en donnant des coups mesurés, laissant des intervalles d’une minute entre chaque coup et « souriant » pendant ce temps, sans prononcer une seule parole. Il força en le menaçant de mort un de ces garçons de dire deux fois le Pater noster, de jurer de garder le silence et ensuite de répéter des blasphèmes qu’il lui dictait. Dans un autre fait, qui a eu lieu plus tard, il donne des coups d’épingle à la joue du garçon, joue avec les parties génitales de cet enfant et lui fait aussi des piqûres dans cet endroit du corps et autour ; il le fait coucher sur le ventre, piétine sur lui, le pique et le mord aux nates. Un autre garçon est mordu au nez, et reçoit plusieurs coups de couteau. La huitième de ses victimes est une petite fille qu’il attire dans le magasin de sa mère. Là il l’assaille par derrière, lui ferme la bouche d’une main tandis que de l’autre il lui coupe la gorge.

On retrouve le cadavre dans un coin, couvert de cendres et de fumier ; la tête est séparée du corps, la chair détachée des os, le corps couvert de nombreuses blessures et d’incisions. La plus grande incision, blessure béante, se trouve du côté intérieur de la cuisse gauche, traversant les parties génitales jusqu’à la cavité du ventre. Une autre incision s’étend de la fosse iliaque en sens oblique à travers l’abdomen. Les vêtements et le linge sont coupés en morceaux et déchirés.

Le cadavre de la neuvième victime avait la gorge coupée, le sang avait coulé des yeux, le cœur était transpercé de coups nombreux. Nombre de coups de couteau avaient pénétré dans la cavité du ventre. Le scrotum était ouvert, les testicules étaient coupés de même que le pénis.

K… avait attiré le garçon de la même manière que la fille ; il lui avait coupé d’abord la gorge et ensuite porté les coups de couteau.

K…, sur les antécédents duquel on n’a aucun renseignement, fut gravement malade pendant toute la première année de sa vie ; il était alors maigre comme un squelette. Dans la deuxième année de sa vie, il se remit peu à peu, sauf qu’il se plaignait souvent de maux de tête et d’yeux, de vertiges ; il aurait été bien portant jusqu’à l’âge de onze ans, alors il eut une « maladie grave » avec délire. Parfois, les maux de tête le prenaient subitement, de telle sorte qu’il interrompait brusquement ses jeux, et qu’il n’y pouvait retourner qu’après un certain laps de temps. Quand on l’interrogeait dans ces moments, il ne répondait qu’à voix basse et lente : « Oh, ma tête ! ma tête ! »

C’était un enfant indocile, peu obéissant et réfractaire à toute éducation. Il montrait des changements brusques dans son état d’esprit, ses désirs et ses idées. À l’âge de trois ans, on le surprit un jour, au moment où il torturait, à coups de couteau un petit poulet. Il raconte des fables avec l’air d’une véracité parfaite. À l’école il dérange les autres, fait des grimaces, murmure sans cesse, est récalcitrant et manque de respect au maître. Il considère toute correction comme une injustice. Mis à l’école de correction, il se tient à l’écart des autres élèves, s’occupe de lui-même, est méfiant, détesté par ses camarades, n’a pas d’amis. Ses facultés intellectuelles sont bonnes ; on convient qu’il a une intelligence claire, de la perspicacité et une bonne mémoire. Au point de vue éthique, cependant, il se montre très défectueux. Il ne manifeste pas la moindre douleur, ni le moindre repentir de ses actes ; il n’a aucune conscience de la responsabilité. Pour sa mère seule, il a quelque chose comme une velléité de tendresse. Il n’attache aucune importance particulière à ses crimes. Il pèse froidement ses chances et se dit qu’on ne pourra pas le condamner à mort puisqu’il n’a que quatorze ans ; il sait que jusqu’ici ce n’est pas l’usage de pendre des garçons de quatorze ans, et, ajoute-t-il, ce n’est pas avec lui qu’on commencera à rompre avec la tradition. Quant au mobile de ses actes on ne peut obtenir aucune explication de K… Une fois, il prétend qu’à la suite de la lecture de récits sur les tortures que les prisonniers des Peaux-Rouges avaient à subir, il s’enquit de ces cruautés et fut poussé à les imiter. Il avait même, pour cette raison, voulu un jour s’enfuir et aller chez les Indiens de l’Amérique. Quand il se désignait une victime il avait toujours l’imagination remplie de scènes et d’actes de cruauté.

Le matin de ces jours-là, il s’était toujours réveillé avec du vertige et la tête lourde, et cela durait toute la journée.

Comme anomalies physiques, il n’y a que le volume considérable du pénis et des testicules. Le mons Veneris montre un système pileux complet ; toutes les parties génitales ont les proportions et le développement de celles d’un homme adulte. On ne peut trouver des symptômes indiquant l’existence de l’épilepsie. (Dr Mac-Donald, Clark University Mass.)

Observation 187 (Assassinat par sadisme). — Homme marié, âgé de trente ans à l’époque de son dernier crime, c’est-à-dire au moment de la découverte. Il avait attiré une fille dans un clocher de l’église dont il était sacristain et l’y avait tuée. Devant les preuves et les indices, il avoua avoir commis encore un autre assassinat, analogue à celui-ci.

Les deux cadavres avaient de nombreuses blessures sur les parties molles de la tête, blessures causées par un instrument contondant, des enfoncements des os du crâne, des effusions de sang sous la dure-mère et dans le cerveau. Les deux cadavres n’avaient pas de blessures sur les autres parties du corps ; les parties génitales particulièrement étaient intactes.

Sur le linge du criminel, qui a été arrêté bientôt après le crime, on a trouvé des taches de sperme. On décrit L… comme ayant un extérieur sympathique ; il est brun, imberbe. On n’a aucun renseignement sur ses conditions héréditaires, ni sur ses antécédents, ni sur sa vita sexualis ante acta, etc.

Il donne comme mobile : « volupté de la forme la plus cruelle et la plus abominable. » (Dr Mac-Donald, Clark University Mass.)

P.-S.

Texte établi par PSYCHANALYSE-PARIS.COM d’après l’ouvrage de Richard von Krafft-Ebing, Études médico-légales : Psychopathia Sexualis. Avec recherche spéciales sur l’inversion sexuelle, Traduit sur la 8e édition allemande par Émile Laurent et Sigismond Csapo, Éd. Georges Carré, Paris, 1895.

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