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Art et psychanalyse

L’art et son interprétation à la lumière de l’analyse lacanienne

Conférence du mardi 24 novembre 2009 à Genève

Date de mise en ligne : mercredi 9 décembre 2009

Auteur : Steeve LEMERCIER

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Steeve Lemercier, « L’art et son interprétation à la lumière de l’analyse lacanienne », Conférence publique à Genève, 24 novembre 2009.

Bonjour,

Je suis ici ce soir grâce à l’aimable invitation de Mme C. S. que je remercie chaleureusement. Le titre est un peu opportuniste, traduire l’art, interpréter les objets d’arts. Enfin pourquoi pas. Les outils psychanalytiques que je dirais de dernières générations sont suffisamment perspicaces pour les êtres parlants pour aussi s’appliquer aux réalisations dites esthétiques. Comment cela est-il arrivé ? Lacan est né un 13 avril 1901 dans une famille de vinaigrier. Il débuta des études de médecine pour se spécialiser comme psychiatre. Sa thèse intitulée : De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité fut publiée en 1933. Elle est passionnante, car il l’élabore autour d’un fait divers. Le cas Aimée comme il nomma sa patiente. Elle commit un attentat contre une comédienne de théâtre, vedette notoire de l’époque. Un coup de couteau s’abatta sur elle et l’atteignit au thorax sans gravité. L’histoire ne pouvait se poursuivre sans cet élément clef. Aimée se mit à écrire une production aliénée mais néanmoins brillante d’une prose, de strophes littéraires qualitativement intéressante. Cela ne pouvait échapper à Lacan qui structura son analyse en partie par l’interprétation des textes.

À cette même époque Lacan vécu une scission dans l’association psychanalytique à laquelle il avait adhérée : L’International psychoanalytic Association. Elle vit le jour grâce à Freud. Cependant Lacan était un innovateur né. Et la rigidité de cette association se dressa comme un mur devant les initiatives voir les lubies d’un Maître en devenir. Comme exemple bien connu ses séances qui pouvaient durer d’une poignée de minutes à passé une heure et demie. Toute à fait incompatible avec les quarante cinq minutes précises de l’IPA. Ainsi il se fit excommunier et du partir avec quelques fidèles comme Françoise Dolto. Les artistes ont toujours plu à Lacan et c’est le mouvement surréaliste qui bientôt l’adopta. André Breton comme chef de file qui devait revenir des ses illusions communistes trouva dans la psychanalyse une nouvel raison de penser. C’est Dali qui il me semble bluffa le plus Lacan. Après qu’on l’ait informé de sa présence à New York, il décida de s’y retrouver en réservant une chambre dans le même hôtel et de faire semblant d’une rencontre fortuite. En quoi on ne sort pas un lapin d’un chapeau sans l’y avoir mis auparavant. Il intégra d’autant plus ce mouvement car un de ses plus proches amis fut André Masson qui est encore régulièrement exposé dans les galeries de notre Vieille-Ville. Et de son mariage avec l’ex-femme de Georges Bataille, Sylvia dont il eu une fille illégitime Judith Miller. Celle-ci est maintenant l’épouse de Jacques-Alain Miller tenant en charge l’édition des Séminaires de Lacan aux éditions du Seuil. Celui-ci est encore le frère du médiatique Gérard Miller, psychanalyste et chroniqueur à la télévision. Lacan collabora à la revue du Minotaure richement illustré par Picasso. Il écrivit un article comme psychiatre sur l’analyse du cas des sœurs Papin. Cette histoire reprise au cinéma par Claude Chabrol et magistralement interprétée par Sandrine Bonnaire et Isabelle Huppert, deux servantes au service d’une riche famille bourgeoise. Sans raison apparente celles-ci assassinèrent leurs maîtres sauvagement. Et se firent l’amour au milieu des corps ensanglantés.

Il est un peu tôt dans la vie du jeune médecin pour que son approche fut pleinement exploitée du point de vue psychanalytique. En effet, ses concepts furent élaborés ou remaniés bien plus tard. Cependant si Lacan n’était pas encore Lacan, le freudien qu’il commença à incarner n’allait plus le lâcher jusqu’à la fin. La psychanalyse freudienne est un objet en perpétuel devenir. Le work in progress. Le moyen qui l’amena à maîtriser cette faculté peut s’appeler : Les Séminaires. Ce fut des rencontres d’abord entre amis à domicile qui continuèrent au Collège de France puis d’autres amphithéâtres prestigieux comme la Sorbonne, pour avoir un accent international jusque dans les années quatre-vingt. De quoi est composée la doctrine lacanienne ? De l’élément principal de Freud : la théorie de l’inconscient, ou de la seconde topique comme les spécialistes aiment la nommer. Sauf qu’il manque le préconscient.

Nous pouvons nous souvenir d’autres révolutions. La première est copernicienne. La Terre n’est plus le centre de l’Univers mais un bien un satellite autour du Soleil. La seconde est darwinienne l’homme d’essence divine redevient un simple élément de chaîne du vivant. Enfin la troisième reprend le sujet de l’esprit humain qui se décentralise encore au profit de l’inconscient. Ce n’est plus moi qui parle mais bien l’Autre, l’inconscient au centre de la personne. L’inconscient qui a aujourd’hui une histoire progressive de par la première ébauche freudienne, jusqu’au cross cap lacanien. Sorte de représentation en 3D du fameux ruban de Moebius qui, je vous le rappelle, peut se composer d’une bande de papier dont les deux bouts sont collés après avoir effectué une torsade. Ainsi une fourmi qui s’y baladerait le ferait autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Viennent ensuite l’algèbre psychanalytique, cette obsession de vouloir tout mettre en équation : la mère, le Père symbolique, l’Autre, la Jouissance et j’en passe. Ceci par des lettres, des signes soigneusement disposés sur ces schémas. Un aspect intéressant et qui a un aussi bousculé le monde philosophique, c’est le nœud borroméen. L’entrelacement de trois cercles armoiries de la famille Borromeo, installée sur les îles du même nom en Italie. Cette représentation du Réel, de l’Imaginaire et du Symbolique afin de définir ce qui nous entoure et même peut-être en l’absence de tout être humain. Le Réel c’est l’existence du vrai, souvent malade d’ailleurs. L’imaginaire c’est peut-être une projection du passé dans le futur, une certaine forme de liberté de penser qui se réalisera ou pas. Quant au Symbolique on suppute déjà une structure langagière, une organisation afin de nous comprendre comme le code de la route, les alliances des mariés, le drapeau de la Croix rouge. Oui l’Univers entier semble contenir dans ces trois formulations.

Ce qui fait qu’un objet, un texte, une danse soit artistique, je le répète, qu’il provienne du réel ou de l’imaginaire, c’est son passage au symbolique. Le fait qu’ils puissent signifier quelque chose, c’est de l’ordre du langage. Citons Hegel pour cela. Par exemple pour l’architecture : Le type fondamental de l’architecture est la forme d’art symbolique. L’architecture est en effet la première à ouvrir la voie à la réalité adéquate du dieu, et à le servir en passant sur la nature objective pour l’arracher à la jungle de la finitude et à la monstruosité de l’accidentel. Elle aplanit la place pour le dieu, modèle son environnement extérieur, lui bâtit le temple qui servira de lieu de recueillement et d’ouverture aux objets absolus de l’esprit.

Quoi de plus langagier que l’écriture, dont la substance symbolique ne fait aucun doute, à titre d’exemple dans l’écriture des aborigènes dont un des nombres est représenté par un croissant de lune. Les japonais en font un art. Eh bien peut-être que celui-ci serait amené à disparaitre au profit du clavier informatique pour la génération presse-boutons que nous sommes devenus. La proximité de l’art et de la psychiatrie s’illustre encore par De Clérambault célèbre psychiatre d’avant guerre et amoureux du drapé. L’étude des plis des tuniques islamiques qu’il historisa par de nombreux voyages photographiques au Maroc. Où il mit en scène des prostituées et quelques hommes aussi. Il fut exposé il y a quelques années à Beaubourg et à Genève. Il mit fin à ces jours en se tirant une balle devant son miroir.

L’énonciation du langage peut lui se suivre selon quatre formes ou genres de discours. J’ai envie d’essayer avec vous de les appliquer à l’art dans sa production créationniste. Qui n’a pas entendu parler des quatre vérités. Est-il possible de les représenter ? Lacan l’a fait sous forme d’équations mettant en œuvre différentes articulations de symboles psychanalytiques. Passant du signifiant Maître au plus-de-jouir et du sujet au savoir. Je vous fais grâce de leurs explications en termes d’agent, de vérité et autre fonction de production. Il faut retenir que ces discours sont au nombre de quatre, peut-être cinq. C’est-à-dire le discours Hystérique : Là où les symptômes font entendre un discours refoulé ; on peut lui coller les illuminations mystiques, voire les Évangiles et toutes bibles. Le discours Universitaire c’est quand l’agent fait place au savoir, il y a absence du sujet comme dans tout traité scientifique ou médical. Bien sur la médecine n’est pas toujours passée par des universités. Cependant cela tant à se démocratiser. Si autrefois de telles écoles n’existaient pas, il y avait au moins des rites de passage, des transmissions secrètes, cela dans le cadre d’une transmission. Nous pourrions y voir également un statut étatique, comme un savoir officiel. Il est vrai que si ce discours reste laïc c’est tout à fait justifié. L’ONU et tout organisme international peut s’engager pour autant que du savoir se présente dans le discours analytique. Il se distingue comme prenant la place du reste, de l’objet de production ou pulsionnel. La jouissance, comme le refoulé sont à l’honneur. Le sujet se trouve à la place de l’objet. Reste le discours du Maître et du Capitaliste. Ce dernier peut prendre un accent politique, voire de mode selon les époques pour ne pas dire publicitaire. Les lois sont du domaine de la foi, il faut y croire, on ne peut les ignorer nous dit le législateur, le pétrole, la famine aussi.

Mais ce qui nous intéresse ce soir va plus loin. Comment classifier un objet d’art ? À cet effet nous avons besoin d’une autre dimension. La plupart de nos soucis et même parfois de nos joies passent par nos pulsions. Freud en a mis à jour deux la pulsion orale et anale. Toujours sur la base de la pulsion de vie et de mort. Tantôt pouvant profiter à l’humanité tantôt pas. La pulsion orale nous soulage de nous nourrir quotidiennement. La tâche serait bien lourde de devoir à la fois trouver à se nourrir si cela devait être encore un calvaire de l’absorber. La pulsion anale, elle n’est pas à considérer à la lettre. Voyons plutôt une métaphore du reste, de la transformation, d’une réponse objectale qui aurait comme symbole la lettre a minuscule comme dans la théorie marxiste du Capital. Lacan en ajouta deux autres. La pulsion vocale et scopique. La première répond bien à ce besoin de communiquer depuis la prime enfance. Le vagissement du tout petit est constaté depuis Saint Augustin qui narra les grimaces jalouses d’un nourrisson regardant son frère. Les premiers cris du nouveau né jusqu’au dernier râle d’un mourant. Viens ensuite le regard qui encore aujourd’hui peut coûter cher à l’employeur trop insistant sur le décolleté de sa secrétaire. L’instant de voir qui par extension débute l’analyse d’une cure.

Pour aller jusqu’au terme de notre pensée, il nous faut maintenant coupler les formes du langage et les pulsions. Cela donne je vous assure quelque chose de fort intéressant. Reprenons la pulsion scopique sous sa forme hystérique. Que peut-on y voir ? Par exemple le shador qui est là pour montrer et cacher que l’épouse n’est pas disponible. L’uniforme scolaire ou militaire, ce mensonge social qui semble vouloir nous rendre égaux. La même pulsion sous sa forme capitaliste qui je vous le rappelle est la plus sujette aux modes socio-politiques, fait sens par exemple à ces télévisions de dernières technologie. La même pulsion sous l’égide du Maître vous ouvre la voie à la fascination d’une œuvre picturale, sculpturale ou encore cinématographique. Elles vous soumettent comme objet du regard et deviennent ainsi signifiantes à votre esprit. Si le langage du Maître est traduit en terme de pulsion vocale, apparaît cette fois-ci le chant, l’opéra et le lyrisme poétique. La poésie ne demande qu’à être parlée.

Aussi je vous souhaiterai introduire ce sonnet de Lacan publié dans le Phare de Neuilly en 1933.

Hiatus irrationalis. Choses, que coule en vous la sueur ou la sève, Formes, que vous naissiez de la forge ou du sang. Votre torrent n’est pas plus doux que mon rêve ; Et, si je ne vous bats d’un désir incessant, Je traverse votre eau, je tombe vers la grève Où m’attire le poids de mon démon pensant Seul, il heurte au sol dur sur quoi l’être s’élève. Mais, sitôt que tout verbe a péri dans ma gorge, Choses, que vous naissiez du sang ou de la forge, Nature, — je me perds au flux d’un élément : Celui qui couve en moi le même vous soulève, Formes que coule en vous la sueur ou la sève, C’est le feu qui me fait votre immortel amant.

Il faut y voir un art d’écrire, en usant des ambiguïtés de la syntaxe, qui n’est point un gongorisme d’imitation, mais multiplication des réseaux de sens ; ais-je pu lire sous la plume de Gilles Romet.

J’ai pu aborder rapidement le début d’une cure analytique sous l’expression l’instant de voir. Sachez qu’il existe trois termes : L’instant de voir, c’est l’insight. Le second est le temps de comprendre. Il s’agit bien de récolter les signifiants des lapsus, des rêves comme des répétitions de votre objet d’études. À ce propos le tableau des Ambassadeurs de Holbein le jeune exposé à la National Gallery illustre à merveille ce propos. Je voudrais faire circuler dans la salle une représentation du tableau en question, ainsi qu’une carte postale que j’ai achetée au musée londonien représentant l’anamorphose. Il se trouve qu’en entrant par une certaine porte dans la salle du tableau, l’angle de vision rétablit les perspectives de cet apparent os de seiche et un crâne dans toute sa splendeur enfin apparaît. Les têtes de mort à cette époque symbolisent la vanité. Holbein en français signifie os creux et l’angoisse métaphysique de celle-ci peuvent expliquer cette tentative exutoire anamorphique. Jean-Louis Ferrier dans son anatomie ajoute que la devise de la famille de Jean de Dinteville était Memento mori, souviens-toi de la mort. C’est le personnage de gauche qui commanda à Hans Holbein ce tableau. Cette tête de mort n’est pas unique d’ailleurs car une broche représentant un crâne est fixée dans le chapeau de ce dernier.

Pour en terminer avec la cure retenez encore que sa terminaison se définit par le moment de conclure. Il amène à rationnaliser les éléments symptomatiques à son terme logique des Nom-du-pères. Il s’agit à ce terme d’assumer son désir et ses conséquences vis-à-vis de la loi du père. Là où se trouve la castration symbolique. Il y a obligation pour un sujet d’inscrire son désir selon l’ordre de son sexe. L’œuvre d’une artiste féminine est à penser différemment d’un artiste masculin. Je m’explique. Pour commencer, selon la théorie lacanienne tout tourne autour du phallus. Ce qui différencie un homme d’une femme c’est le chemin pour y parvenir. Chemin qui est aussi celui du complexe d’Œdipe. Revenons à l’idée freudienne de l’adolescente devant son miroir. Elle passe la main devant son pubis et la repasse pour se demander où est passé ce phallus. L’avoir ou pas est ce qui est signifiant dans son inconscient. Chez le garçon c’est le to be or not to be. Être ou pas le phallus dans le cadre bien-sûr de la castration. Le stade phallique voilà qui unit les hommes et les femmes. Ce symbole signifiant qui est attaché à Eros, cette divinité s’oppose à Thanatos, le dieu de la mort. D’où la conception des pulsions de vie et de mort. De là à dire que la femme incarne la pulsion de vie et les hommes la mort… Ce serait du jungisme primaire. Le phallus ne peux jouer son rôle que voilé. Montrer ou cacher c’est aussi le rôle d’œuvre d’art.

Je voudrais continuer en empruntant à Hegel sa définition de l’art. L’homme constitue le centre de l’art véritable et de la beauté classique. Remplaçons l’homme par son inconscient ce qui n’est pas incompatible pour avancer que l’art est structuré comme un langage. En quoi l’inconscient demeure bel et bien le centre de tout chef d’œuvre. Je m’explique. Le sens d’un symbole n’est pas toujours sa beauté ; mais plutôt sa perfection, la radicalité du passage du réel, de l’ordinaire à l’imaginaire. Prenons l’urinoir de Marcel Duchamp, c’est un objet du réel que l’on cache à l’ordinaire, mais par son exposition symbolique, il devient un objet de monstration artistique, l’imaginaire, le rêve peuvent intervenir. Il y a transfert de sens par régression je dirais, Julia Kristeva parlerait plutôt de régression phallique. En effet, de l’exploitation l’on revient au stade de l’observation. L’instant de voir rappelez-vous est ce qui peut marquer l’origine de tout. Ce tableau pulsions/discours ne va pas à l’encontre de la théorie de Hegel. Qui situe l’objet d’art en prenant appui sur la réflexion kantienne de la critique du jugement. Il la dépasserait même sur deux points. D’une part il montre que l’unité qui se réalise dans l’art entre liberté et la nécessité, entre l’universel et le particulier, entre le rationnel et le sensible, ne se rencontre pas seulement dans l’esprit du Créateur et dans l’esprit de celui qui la contemple, il en va selon lui aussi dans la réalité objective. D’un autre coté, Hegel avance que le beau est indissociable à l’histoire. Certains artistes à ce propos ont pus contrevenir à cela en s’opposant à la fascisation du beau. Que le beau n’est pas le centre artistique. Alors qu’est-ce que le centre artistique ? Sur quoi ça tourne ? Je pense y avoir répondu un peu avec mon tableau.

Une notion principale encore de l’analyse c’est le transfert. Le transfert c’est l’amour d’un point de vue technique. C’est l’identification de l’idéal du moi à l’objet qui s’opère. Une césure de la répétition qui est constitutif de l’histoire du sujet. Le moi deviens l’objet d’art par miroir en sa structure inversée. Le sujet se confond avec son identification. C’est ainsi que le souvenir se forme sur la logique du désir.

Julia Kristeva, linguiste de renom et compagne de Philippe Sollers, place le langage poétique par opposition à l’inconscient. Ce que l’inconscient cherche, le langage poétique le pratique à l’intérieur et à l’encontre de l’ordre social. Elle observe aussi l’importance des signifiants dans les pseudonymes. Elle rappelle aussi que la métrie de la poésie est née de la musique. Son système de pensée élabore une logique qui mêle pulsions et la dynamique du réel, symbolique et imaginaire, afin de décoder le langage poétique ; je pense aller plus avant avec ce tableau pulsions/discours. Pour paraphraser Marx qui définit la république comme un sac de pommes de terre. Est-ce que ce sont les pommes de terre qui tiennent le sac ou le sac qui tient les pommes de terre ? Est-ce que ce sont les discours qui tiennent la poésie ou la poésie qui tient les discours ? Passons enfin aux travaux pratiques. Mettons ceci à l’épreuve de la célèbre poésie rimbaldienne : Le bateau ivre [1].

Je citerai encore Hegel comme définition de la forme classique de l’art : L’union intime du contenu et de la forme. La convenance réciproque de ces deux éléments et leur parfaite harmonie constituent le centre de l’art. Si nous considérons que l’harmonie n’est pas de ce monde cela rend cette représentation un peu désuète et vous l’admettrez comme moi du besoin véritable d’une autopsie revisitée par les actuels outils de l’analyse. Je vous remercie.

Notes

[1Lecture du Bateau ivre d’Arthur Rimbaud

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